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    Chapitre 21 : L'aide providentielle

     

     Ces temps-ci, je suis incroyablement occupé au lycée. Est-ce qu'il y a un autre moyen de signifier ma surcharge d'activités que de répéter « je suis très occupé » encore et encore ? Eh bien, faites-moi signe s'il en existe un, que je puisse l'employer.

     

    En gros, je suis très occupé.

     

    Sur le fondement des chapitre 1 à 20, vous devez sans doute vous demander si je suis vraiment le président du club de musique, hein ? Eh bé, je n'arrive pas à croire moi-même que j'ai eu le temps de me préoccuper de tant de bêtises non plus. Le tournoi de football se rapproche, il ne reste que quelques semaines.

     

    Même si j'ai le titre de président du club de musique, il m'est arrivé de jouer en live en tant que simple membre. Mais je n'ai jamais participé à une fanfare, même si j'ai quelques notions de ce qu'il faut y faire. Je commence doucement à virer barjot parce qu'on ne peut quand même pas s'attendre à ce que je récupère ces projets et me jette joyeusement dans leur préparation alors que je débarque de nulle part. Je n'ai pas d'autre choix que de courir à droite à gauche pour demander conseil à des dernières années ou bien à des anciens étudiants.

     

    Le planning des répétitions est ultra chargé. Elles commencent le matin, à 7h. Puis, tous ces pauvres gars sont obligés d'amener leur déjeuner directement dans la salle de répétition lors de la pause midi et on joue jusqu'à 19h (parfois 20h, voire 21h). Je n'ai pas grand chose à faire sur le créneau du matin, en dehors de vérifier si tout se déroule bien pour les étudiants des classes inférieures qui joueront l'hymne nationale aux pieds du drapeau. Je n'ai pas grand chose à faire non plus l'après-midi (j'en étais rendu à jouer au Jenga, l'autre jour) parce que c'est Film qui supervise ce créneau. Mais le soir, il faut que je sois là, car je suis celui qui regonfle tout le monde à bloc, ah ah ah (oui, j'assume).

     

    Notre salle de club a l'air plongée en plein chaos aujourd'hui. Il y a tant de sons différents provenant de divers instruments qui entrent en collision les uns avec les autres. (Est-ce que ça deviendra seulement un véritable morceau?). Et puis, il y a le sons de nos voix qui réprimandent occasionnellement quelques étudiants des classes inférieures qui relâchent leur attention.

     

     Je m'en moque si on nous accuse d'être cruels, il faut absolument que ce soit parfait le jour J. Pas moyen qu'on s'humilie devant trois les autres lycées qui seront présents, donc je pense que les membres de notre club comprennent pourquoi on se comporte comme ça (et s'ils ne ne comprennent pas, alors il comprendront dans deux ou trois ans).

     

     «  P'Noh ! Ils sont arrivés ! Qu'est-ce qu'on fait ?! »

     

    Mais merde à la fin ! Je suis en plein milieu de mon explication de la situation aux lecteurs, pourquoi faut-il qu'on vienne m'interrompre ?

     

    Vous me croyez si je vous dis que je n'ai même pas besoin de me retourner pour voir de qui il s'agit ? C'est forcément Per et Knot, aussi connus comme les Wall Destroyers (1) de l'école, vu qu'ils utilisent leurs voix stridentes et frénétiques comme des armes.

     

    Je jette un œil au mur qui commence à se craqueler ici et là.

     

    «  Qu'est-ce que vous racontez, tous les deux, bordel ? »

     

    Je me dirige vers eux avec un sombre regard sur le visage après avoir dit aux autres membres de continuer à s'entraîner et de ne pas s'occuper d'eux. Je regarde ces deux chiots-pas-si-mignons que ça tirer la langue comme s'ils venaient d'échapper à un raid de police.

     

    « P'Noh...Les gens de chez hia (2) Pui...gasp...gasp...gass... ».

     

    Je trouve la tentative de Knot pour parler vraiment pitoyable. Il essaie de s'exprimer en relevant la tête mais il finit affalé sur le sol, à reprendre son souffle.

     

    Au tour de Per, maintenant.

     

    « hia Pui est...gasp...gasp...gasp »

     

    Cet abruti réussit l'exploit de me donner encore moins d'information que Knot -_-'

     

    Vais-je réussir à savoir de quoi il en retourne aujourd'hui ?!

     

     «  Quoi ? Vous l'aviez au cul ? Eh bien, je vous ordonne à tous les deux de lui vendre, votre cul, pour 20 000 bath dont on a besoin pour les tambours ! »

     

    Je blague, évidemment. Je ne pensais pas que ça redonnerait la pêche à Per et Knot qui lèvent soudainement tous deux leur doigt vers moi, comme Oncle Panya (3).

     

    «  Jus...Justement, p' ! hia Pui vient de livrer les nouveaux tambours au Bâtiment 2003 ».

     

    Putain de putain ! Je suis dans une merde royale, non ?!

     

     Je suis sur le point de m'évanouir et rejoindre Per et Knot sur le sol bien que je ne sorte pas d'un sprint comme eux.

     

    « Qu'est-ce qu'on fait, p' ? Est-ce qu'on appelle p'Dew ? Est-ce qu'il nous reste assez d'argent dans la caisse de secours ? »

     

    P'Dew est au 12ème grade. Il est le trésorier qui travaille pour Mademoiselle Pataraporn. Mais...

     

    «  Il y a de l'argent, mais on en a besoin pour les uniformes et pour payer les réparations des instruments. Vous les utilisez tellement qu'ils tombent en miettes . Et puis on en a aussi besoin pour financer vos allocation à vous, les mecs. Et il en faut ! Après, il y a le Festival Loi Krathong, le concert live et la Fête pour Noël aussi. Vous savez quoi, vous n'avez qu'à appeler Ngoi pour que je lui botte le cul ! »

     

    En somme, notre club a besoin de beaucoup d'argent pour beaucoup de raisons. Est-ce qu'il va falloir que je me vende pour avoir de l'argent ?

     

     « - Je pense que tu devrais juste appeler p'Phun. Vous n'êtes pas proches, tous les deux ?

     - Tu pourrais arrêter de dire qu'on est proches ? »

     

     Il touche la corde sensible, là.

     

     « -  Hein ? Pourquoi ? Vous vous êtes disputés ?

     - Nooooooon ».

     

    J'envoie paître Per, qui est bien trop curieux. Je me remémore alors ce que Phun m'a dit, qu'il s'occupait du problème du budget mais qu'il avait besoin de temps parce que la répartition avait déjà été finalisée. Il m'a promis qu'il réglerait le problème sans faute (hé,hé, Superman).

     

    « Je ne veux pas l'embêter et puis il est déjà en train de nous aider de toute façon. Per, amène-moi jusqu'à hia Pui. Je vais lui parler moi-même . Il ne sera sans doute pas trop dur avec moi », dis-je à Per en prenant une longue respiration avant de l'entraîner avec moi. Il semble confus et murmure quelque chose comme son envie de retourner au soleil. Ça ne m'intéresse pas vraiment, j'ai juste besoin qu'il m'amène là-bas. Lui et Knot m'escortent jusqu'au Bâtiment 2003, là où il y a les bureaux de l'administration. J'ai à peine le temps de préparer ce que je vais dire car j'aperçois déjà hia Pui et ses livreurs au loin.

     

    Euh...Si je meurs aujourd'hui, est-ce qu'on me recouvrira d'un drapeau dans le cortège qui ramènera mon corps à la maison ?

     

     «  Hey, nong Noh ! Comment ça va ?! » me crie hia Pui. Je reste planté là, le teint blafard, et je me demande si il peut voir à quel point je suis blanc de là où il est. Je recommence lentement à marcher vers lui, le sourire le moins foireux de ma collection plaqué sur mon visage.

     

    « Bon-bonjour hia Pui. Tu...es en bonne forme ? »

     

     Ça ressemble à une question débile, non ? -_-'

     

    «  Bien sûr que je suis en bonne forme ! Comment se déroulent les préparatifs du tournoi ? Est-ce que tu vas enfin avoir cette combinaison que tu voulais tant porter l'année précédente ? Ah ah ah !

     

     Il vient de toucher un point sensible, là T _ T

     Il étudiait dans ce lycée il y a encore 6 ou 7 ans et il était dans le club de musique.

     

    «  Tu parles ! Je suis le président du club, on ne va pas me laisser travailler dans le stade habillé comme un banal membre. Ça me rend triste, rien que d'y penser ».

     

     Mais lui, ça le fait rire gras. Donc, ça te met en joie, la souffrance des autres ?

     

    Les personnes qui travaillent à la logistique du tournoi portent une combinaison. Des tas de gens, de différents départements, en ont une. Par exemple, les pom-pom boys, ceux qui travaillent aux allocations, au ravitaillement, au design, et tous ceux qui s'occupent de la partie technique. C'est comme un uniforme, ça ressemble à ce que portent les mécaniciens ou les pompiers.

     

     Les combinaisons sont crème, légèrement kaki (comment diable est-ce qu'on appelle cette couleur ?). Je trouve qu'elles sont vraiment cool. C'est mon rêve, d'en enfiler une (je suppose que je veux être pompier, plus tard).

     

    « Oui, j'ai vu que ça t'avait rendu vraiment triste, l'année dernière. Tu voulais même aller travailler au ravitaillement mais Oak t'avait ramené de force auprès des musiciens. Si tu avais pu voir ta tête, à ce moment-là ! C'était hilarant ! Ah ah ah ! »

     

    P'Oak est l'ancien président du club. Je n'ai jamais su pourquoi il me retenait comme ça, il refusait de me laisser faire quoi que ce soit en dehors du club. Et il me traînait toujours aux événements importants. Après qu'il a quitté le lycée, il m'a nommé président à sa place. Pauvre Noh !

     

     « - Absolument. Il brisé mes mes aspirations. Tu sais, c'est un de mes rêves, de porter cette combinaison !

     - Oui mais voir ce groupe continuer d'avancer et devenir aussi populaire que ceux des autres écoles est aussi un rêve pour les étudiants de ce lycée, et les membres du groupe », répond hia Pui avec un sourire qui m'incite à lui en rendre un autre. C'est la raison pour laquelle j'ai accepté de venir président.

       « Ça va être génial, cette année » lui dis-je. Il me fait une pichenette du coude vu que je fanfaronne auprès d'un ancien étudiant. Mais ensuite, il mentionne finalement cette horrible dette.

     

     « Putain, Noh. Arrête de te la péter et paie-moi plutôt. C'est 24 000 baht » .

     

    Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !

     

    Qu'est-ce que je fais, maintenant ?!

     

    « - Euh...eh bien... 

     - Ne me dis pas que tu n'as pas l'argent... »

     

    Si je ne peux pas lui dire ça, alors qu'est-ce que je peux bien dire d'autre ?!

     

    « C'est que...je n'ai pas de liquide ».

     

    Est-ce que c'est la même chose ?

     

    «  Petit crâneur. Le lycée ne t'a pas encore donné l'argent ? »

     

    Ça me soulage un peu de l'entendre parler comme ça. Il comprend...peut-être ?

     

    Je me gratte le crâne.

     

    « - Quelque chose dans le genre, hia. Le lycée a a fait beaucoup de travaux d'aménagement d'espaces verts, donc il ne leur reste pas des masses d'argent. On a même eu une réunion spéciale sur le budget rien que pour le tournoi. Sans compter qu'on paie aussi des trucs de notre propre poche .

     

     - Punaise ! Le lycée est déjà très bien, pourquoi est-ce qu'ils veulent changer des choses ? Vous devriez protester .

     - Oui, on pensait justement à organiser une marche de notre lycée jusqu'à celui du Couvent. Qu'est-ce que t'en penses ?

     - Eh ben, je me joindrai à vous. Mais ne change pas de sujet, petit con ! Il n'y a plus de solidarité qui tienne quand on vient à l'argent ! »

     

    Ah...J'ai pourtant failli réussi à m'en tirer.

     

    «  Hia, je te paierai, tu peux en être sûr. Les secrétaires au conseil des étudiants m'ont promis qu'ils débloqueraient des fonds. Il faut juste attendre un peu. S'il-te-plaît... ? Allez ! »

     

    Je me cramponne à son bras comme une sangsue. J'espère qu'il trouvera ça mignon et qu'il sera clément. Mais il me dégage brusquement comme si ça le dégoûtait.

     

    «  Arrête avec ça, Noh. Si tu étais une fille du Couvent, ça ne me refilerait pas cette chair de poule » me dit-il en faisant trembler son bras pour me donner une illustration visuelle. (Je commence à avoir des frissons, moi aussi).

     

     «  Très bien, tu peux prendre les tambours. Mais est-ce que tu pourrais me transférer l'argent dans la semaine ? Je ne veux pas que mon père me crie dessus. Je vous laisse toujours le matériel avant que vous ne l'ayez payé ».

     

    Ah ! Je suis si heureux que pour un peu, je lui sauterais dessus et l'embrasserais deux ou trois fois sur le crâne.

     

    « Bien sûr, hia ! »

     

     °°°°°°°°°°°°°°

     

    J'ai dit « bien sûr », mais je ne suis pas sûr du tout que Phun résolve le problème dans la semaine. Hum. Pauvre président du club de musique.

     

    Le soleil décline, et je suis actuellement assis sur les gradins devant le Bâtiment F, la tête basse. La répétition du groupe est déjà terminée (j'ai la gorge endolorie d'avoir tant hurlé, tof tof). Je ne suis pas d'humeur à rentrer chez moi maintenant, vu que le trafic à cette heure est tout bonnement horrible. (Mais en fait, ma maison est près d'Ekamai Road et il y a toujours de la circulation, quelle que soit l'heure).

     

    Du coup, je flemmarde devant le Bâtiment F, jouant avec un Rubik's Cube, ne sachant pas quoi faire. Je veux dire, je suis passé par ici pour vérifier les gradins, vu que les réparations au stade ne sont pas finies. Ils les ont juste déplacés ici, sans les retaper. Je ne suis pas bien sûr de ce qu'ils comptent faire, en fait.

     

     « Hé, Noh ! Tous les membres du groupe sont déjà rentrés chez eux ? »

     

    Mais qui m'appelle, bordel ? Je fronce les sourcils et cesse de jouer avec le Rubik's Cube, avant dz me pencher pour aviser des traits affûtés, qui appartiennent à Earn. Il s'assied à mes côtés. Earn est le président de l'équipe des pom-pom boys, cette année. Il est vraiment grand et imposant, ce qui est utile pour superviser les étudiants des classes inférieures. J'aime bien ses fossettes, c'est mignon.

     

    « Ouais, la répétition est finie depuis un moment donc j'ai décidé de passer voir les énormes progrès qu'a faits ton équipe, paraît-il », lui dis-je en me redressant (de ma position affalée) pour pouvoir lui parler correctement. Il rit gaiement.

     

    « - Hein ? T'as du culot, de me dire ça

     - Allez, je te charrie juste un peu, M. le Président ».

     

    Je ris en lui donnant un petit coup sur la cuisse, accessible puisqu'il est assis assez près de moi. Non loin de nous, je peux voir l'équipe de pom-pom boys se faire réprimander par un étudiant des classes supérieures. Je suppose que l'entraînement ne se déroule pas si bien que ça. Earn regarde la même scène quand il reprend :

     

    « C'est vraiment mauvais. Je voulais que tu viennes nous aider. En fait, j'allais te faire vice-président de la troupe ».

     

    Non merci ! Est-ce que je ne peux pas être un étudiant normal, pour une fois ?! Je n'ai pas besoin de titres que je n'en ai déjà -*- Je secoue vivement la tête.

     

    «  Comment ça se passe, avec le groupe ? J'ai entendu dire que vous aviez besoin de plus tambours, cette année ? ».

     

    Cet idiot de Earn continue à me poser des questions, seulement ce sont celles qui m'énervent vu que c'est moi qui ai demandé ces tambours supplémentaires !

     

    « - Ouais, à qui tu le dis, bâtard. Je suis surchargé de putain de travail en ce moment. Ils viennent juste de livrer les nouveaux tambours et je n'avais pas de quoi les payer. J'en ai vraiment marre .

     - Ouah, c'est sûr que c'est un problème ! Ça faisait combien ?

     - Plus de 20 000 bath, ça te va ? », lui dis-je en fronçant mes sourcils dans sa direction de manière moqueuse.

     

     Il affiche une expression de surprise, hé hé. Ouais, je faisais la même tête quand j'ai réalisé qu'il manquait 20 000 bath à notre budget.

     

    « C'est énorme. Et le lycée ne te donne pas l'argent ? »

     

    Parler de ça me fout vraiment les nerfs.

     

    «  On a merdé lors de la réunion sur le budget, donc on ne peut pas l'avoir maintenant. Et je ne sais pas quand on pourra l'avoir », lui dis-je alors que le visage de Phun apparaît dans mon esprit.

     

    « Tu veux m'emprunter la somme, d'ici là ? »

     

    Mais...

     

    Quoiiiii ?! J'ai mal entendu, ou quoi ? Mes yeux sont aussi gros qu'un œuf, en ce moment. Je le regard, l'air choqué, mais Earn se contente de me sourire en retour. Oui, j'ai vraiment mal entendu.

     

     « Qu'est-ce que tu viens de dire ? MamyPoko ? Tu parles de la marque de couche  (4)? »

     

    Je regarde Earn rire de bon cœur avant qu'il ne se lève et me prenne le bras pour que je l'imite. Je me redresse, toujours un peu confus, et je le vois qui mime « je reviens tout de suite » à ses amis qui surveillent la troupe. Deux étudiants en science lui font signe de la main pour lui signifier qu'ils ont compris.

     

    « Suis-moi ».

     

    Mais qu'est-ce que tu as en tête, bordel ?

     

     °°°°°°°°°°°°°°

     Je me suis presque agenouillé pour baiser les pieds d'Earn après avoir vu les 24 000 bath être transférés de son compte à celui de hia Pui, dixit ATM.

     « Eeaaaaaaaaaaarn ! Merciiiiiii ! Merciiiiiii ! »

     C'est probablement la 100ème fois que je lui dis. Il ne peut que rire en réponse.

     «  Tu n'as pas besoin de me remercier »

     

     Il s'écarte, en essayant d'esquiver mes mains jointes en prière. Ben quoi ?! Je suis vraiment très touché par ce qu'il a fait

     

    « - Hé, je te rembourse dès que j'ai l'argent. Je suis désolé de t'avoir embêté avec ça.

     - Non, ça va. », dit-il en se débarrassant une nouvelle fois de moi. Mais est-ce que je peux te demander une faveur ? »

     

    Hum...Cette phrase sonne étrangement familière. Pourquoi est-ce que tout le monde me demande quelque chose en retour après m'avoir prêté assistance ?

     

    «  Alors ? » me demande-il encore.

     

    J'hésite à lui répondre, vu que j'ai bien retenu la leçon la dernière fois avec Phun.

     

    «  Que...Quelle faveur ? Si je peux t'aider, je le ferai ».

     

     Mon cœur sombre dans ma poitrine quand je le fois afficher un grand sourire.

     

    « Je voudrais que tu...

     - …

     - ...que tu...

     - Viens-en au fait, connard ! »

     

    J'insulte toujours le gens à qui je dois des faveurs.

     

    «  Ah ah ah...D'accord, j'arrête de te charrier. Est-ce que tu pourrais apporter quelques boissons de ton club, pendant le tournoi ? »

     

    Hein, c'est tout ? Pourquoi est-ce que tu faisais une tronche pareille ? Je lui souris après avoir entendu sa requête.

     

    « Bien sûr ! Mais tu sais qu'on reçoit les nôtres de l'équipe de pom-pom boys, de toute façon ? T'es shooté, ou quoi ? »

     

    Vous avez déjà vos propres boissons.

     

    « Non, je voulais dire...Je serai probablement très fatigué pendant le tournoi. Alors, est-ce que tu pourrais...t'occuper de moi...en me donnant à boire, et tout ? Je veux dire...Je ne peux pas ennuyer ceux qui travaillent au ravitaillement à cause de ça. »

     

    Donc, en gros tu veux que je sois ton serviteur personnel, que je te donne à manger et m'assure que tu bois assez ? Qu'est-ce qu'il est tordu, ce mec. Est-ce que ça se faisait, les années précédentes ?

     

    Ça me paraît étrange, mais j'accepte quand même, parce que ce n'est pas comme si c'était quelque chose de terrible non plus. En plus, on sera quasiment libres de faire ce qu'on veut une fois la fanfare terminée.

     

     « Ok, je te rejoindrai pendant le tournoi. Mais je n'ai pas de combinaison à mettre, par contre ».

     

    La combinaison...Ceux qui travaillent avec les pom-pom boys en ont une. Je suis vraiment un loser, tout ce que je porte, moi, c'est un t-shirt et un jean. T _ T

     

    «  Ce n'est pas un problème. N'oublie pas de venir, c'est tout ! »

     

    Bon dieu, c'est bien plus facile que ce que Phun m'avait demandé de faire. Bien sûr, que je vais venir.

     

     A suivre...

     

     

    (1) Wall Destroyer est un jeu sur ordinateur qui consiste à démolir des murs de briques pour avancer. Mais comme on ne les détruit pas par la puissance vocale, jusqu'à preuve du contraire, j'avoue ne pas bien comprendre la référence ici. Si quelqu'un a une idée, qu'il/elle n'hésite pas !

     

    (2) « Hia » est un peu la version plus adulte de « p' », c'est un terme honorifique que l'on utilise pour qualifier des personnes plus âgées, qui sont souvent plus haut placées que vous dans une certaine hiérarchie (comme ici, un ancien étudiant par rapport aux lycéens).

     

    (3) Présentateur télé thaï qui s'adresse systématiquement aux candidats de son jeu en les désignant vigoureusement du doigt. Vous pouvez le voir là : https://www.youtube.com/watch?v=0v_3RELV0dM&feature=youtu.be

     

    (4) En thaï, une partie de la phrase que prononce Earn pour proposer son argent à Noh peut vaguement s'entendre comme le nom d'une célèbre marque de couches malaisienne, MamyPoko, d'où la réplique de Noh.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Vendredi 30 Octobre 2015 à 22:11

    Encore une fois merci. Je vous suis assidûment. je suis très reconnaissante pour le travail que vous faites en sachant que cela n'est pas facile.

    Nous arrivons bientôt à la fin de la première saison et j'ai hâte de lire la deuxième que je n'ai pas visionné.

    Bon courage pour la suite.biggrin

    2
    Samedi 31 Octobre 2015 à 09:32

    Un très grand merci pour ce chapitre bien que ce ne soit pas un de mes préférés il faut bien en passer par là.

    Au fait, dans une de nos discussions précédentes, on se posait la question concernant les scènes coupées concernant les baisers et d'après ce que j'ai pu lire cela viendrait non pas de la chaîne mais de parents de Captain car étant mineur lors du tournage, les parents ne voulaient pas voir leur fils embrassé un autre garçon. Je ne sais pas si c'est la véritable raison mais en tout cas cela expliquerait pas mal de choses.

    En tout cas, bon courage pour la suite.

    3
    Samedi 31 Octobre 2015 à 12:23

    Merci encore à vous deux pour votre soutien sans faille ! smile

    @Damdock : Le séjour à Hua Hin n'est pas non plus mas partie préférée de Love sick, particulièrement dans la série, d'ailleurs, où il m'ennuie souverainement. Sans compter que je trouve White particulièrement mauvais dans ces scènes (la perte de l'uniforme peut être très déstabilisante no). 

    J'ai également entendu parler de cette histoire comme quoi ce seraient les parents de Captain qui s'opposaient aux scènes de baiser, mais j'avoue ne pas trouver ça très logique : dans la première saison, il y a une scène de baiser, et Captain était encore plus jeune que lors du tournage de la seconde. Ensuite, on sait qu'il a bel et bien tourné ce type de scène, notamment pour le voyage à Hua Hin, mais qu'elles ont été supprimées ensuite par la production de la version diffusée à la télé. Et enfin, il y a le léger baiser avec Earn à la fin de la saison 2...Bref, si ce sont bien ses parents qui sont montés au créneau, je trouve qu'ils ne sont pas très cohérents dans leurs positions...

     

    4
    Samedi 31 Octobre 2015 à 12:40

    Il est clair que White n'obtiendra pas l'oscar pour son interprétation. Pour en revenir aux parents de Captain je te rejoins surtout qu'ils ont tout de même accepter que leur fils interprète un homosexuel même si dans la série il répète à qui veut l'entendre qu'il n'est pas gay.

    Par contre je ne sais pas si tu as vu la série Hormones mais je trouve que March et Tou auraient été parfait pour le rôle de Noh et Phung.

    Surtout qu'une alchimie est indéniable entre les deux et faut les voir dans des fans meeting, ils n'ont aucun complexe pour s'embrasser en public.

    Et pour finir, je suis très heureux de vous soutenir car vous le méritez amplement et puis continuer de parler de Love sick est un vrai plaisir.

    5
    Samedi 31 Octobre 2015 à 15:13

    Merci pour ce nouveau chapitre ! :)

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