• Chapitre 10 : Tout ce que je peux faire

     

     

    J'ai l'impression que ma vie ressemble à la rediffusion d' un épisode de série quelconque, vu que je me trouve exactement au même endroit où j'étais hier.

    Il y a plein d'étudiants et de travailleurs qui déambulent autour de Siam Square, le lieu le plus branché et le plus dynamique de Bangkok. Honnêtement, la chose que je déteste le plus au monde après les serpents, c'est de me retrouver aux alentours de Siam Square, parce c'est vraiment trop agité à mon goût. Vraiment, si ce n'était pas pour une aussi bonne raison, je ne serais pas venu là.

     

    Mais voilà, j'ai dit au revoir à Phun à peu près une demi-heure auparavant, et depuis, je le suis discrètement. Je peste en silence tout en continuant à le filer. Il n'est pas très loin de moi. Je suis constamment obligé d'esquiver son regard pour qu'il ne me remarque pas. Et vu que je le piste, je peux voir toutes les filles qui gloussent avec leurs copines sur son passage. C'est plutôt amusant. Je n'aurais pas réalisé qu'il avait autant de succès si je ne l'avais pas suivi en douce.

     

    Je continue mon manège jusqu'à ce qu'à ce qu'il arrive à l'endroit où il est supposé rencontrer...sa copine.

     

    Mais il semble qu'Aim ne soit pas encore là. Je scrute Phun alors qu'il entre dans le Starbucks qui vient juste d'ouvrir, à côté du restaurant Pachino. Je le vois distinctement s'installer à une table près des baies vitrées (bon, en fait il n'y a des baies vitrées partout dans ce restaurant). Je décide alors de faire mine de contempler la vitrine de la boutique Jousse, à côté, pour pouvoir garder un œil sur lui. Lui ne peut pas me voir, il me tourne le dos.

     

    Ça me fiche les nerfs que Phun soit là à lire en attendant Aim. Cette fille force mon ami (qui est malade) à quitter sa maison pour sortir avec elle et elle a le culot d'arriver en retard ? C'est rageant.

     

    Je continue de faire les cent pas devant le magasin au point qu'un vigile finit par me remarquer. Du coup je décide d'aller m'acheter une boisson à un stand avant de revenir où j'étais. Phun est toujours à l'endroit exact où je l'ai laissé.

     

    Il doit voir sa copine ou est-ce qu'il cherchait juste un nouveau coin pour bouquiner ?

     

    Une demi-heure plus tard, je vois finalement Aim qui entre dans le Starbucks, toujours en uniforme. Heureusement, sa peau brille tellement que je l'aperçois juste à temps pour pouvoir me cacher afin qu'elle ne me voie pas. Je pousse les portes de Jousse comme si j'étais un client (le vigile doit être perplexe étant donné que j'ai déambulé devant la vitrine en long en large et en travers pendant des lustres avant de finalement entrer). C'était nécessaire cependant, car je sais que mon short bleu ressort autant dans le décor qu'Aim. Les filles du couvent ne mettent jamais longtemps avant de repérer nos uniformes.

     

    Je fais semblant de regarder les vêtements dans la boutique (que des fringues de fille) tout en jetant des coups d’œil de temps en temps dans la direction du couple. En apparence, ils ont tous les deux l'air joyeux. Mais je me souviens bien qu'avant qu'il ne quitte sa maison, la fièvre de Phun était déjà en train de revenir.

     

    C'est pourquoi je suis inquiet à ce point.

     

    J'attends patiemment qu'ils finissent leur café et gâteaux. Ça prend un moment avant qu'ils ne s'en aillent enfin. Les suivre est bien plus simple que les épier tout en restant dans un même endroit. Au moins, je n'aurai pas de vigile qui me regarde bizarrement.

     

    Je suis toujours derrière eux quand ils atteignent la place centrale. Je me souviens qu'Aim voulait acheter des chaussures. En y arrivant moi-même, je suis étonné par le nombre de personnes qui défilent dans cet endroit, il y a en tellement que je commence à craindre que Phun ne tienne pas longtemps. Il y a tant de femmes qui s'arrêtent dans les magasins avant de rentrer chez elles. Et en plus, le chemin pour marcher est déjà étroit à l'origine.

     

    Je fixe Phun avec anxiété. Non seulement il est malade, mais en plus c'est lui qui porte le sac d'Aim plus un autre qui sert de fourre-tout. J'ai vraiment envie de lui en mettre une pour se la jouer gentleman dans un moment pareil.

     

    Je continue de les regarder alors qu'Aim entre et ressort des boutiques les unes après les autres. Mais je n'ai pas l'impression qu'elle ait acheté des chaussures, ou quoi que ce soit d'autre d'ailleurs.

     

    Quoi ? C'est si dur que ça de trouver des chaussures ? Elle cherche les souliers de Cendrillon ou quoi ? Pourquoi est-ce qu'elle n'a pas pensé au type de chaussure qu'elle voulait, ou à la boutique où aller avant de venir ici ? Pourquoi est-ce qu'elle balade mon ami partout comme ça ?

     

    J'avoue, je suis extrêmement énervé, maintenant. Je rumine tellement en les suivant que je finis par avoir la gorge endolorie. En plus, le ciel commence à virer au violet. On arrive finalement sur une nouvelle place, encore plus bondée que la précédente. -_-'

     

    Mais pourquoi tout le monde se retrouve-t-il là ? Est-ce qu'il y a un magasin qui donne des trucs gratuitement ? J'en ramènerai pour maman.

     

    Je doute qu'Aim soit du genre à faire du shopping dans ce type de magasin, cela dit. Comme je le suspectais, elle et Phun errent sans but dans le centre (j'ai failli les perdre de vue un certain nombre de fois). D'abord du premier étage au troisième, puis finalement ils se retrouvent Place 29, qu'ils quittent sans avoir rien acheté du tout. Je ne vois que la sacoche d'Aim et le sac-à-tout-faire, toujours dans les mains de Phun (comment il fait pour tenir si longtemps?).

     

    Putain, tu ne vois vraiment pas que Phun est quasiment à l'agonie, Aim ?!

     

    Plus je les suis, plus j'ai les nerfs. Ils parcourent les allées annexes à Siam Square pendant un moment avant qu'Aim n'entraîne Phun dans une boutique de vêtements pour femme. Je lève la tête pour lire l'enseigne du magasin : Indy. C'est l'une des boutiques préférées de Yuri aussi.

     

    Je secoue la tête : pas moyen que j'entre dans un magasin aussi petit. Je décide d'aller à la libraire Dokya et d'attendre là en feuilletant quelques livres. Après un bon moment, assez long pour me permettre de lire trois mangas, je les vois finalement ressortir de la boutique de vêtements (évidemment, je me suis déjà retranché plus loin dans la librairie). Elle a dû acheter quelque chose car je vois un énorme sac dans la main de Phun. Je ne sais pas du tout s'il s'agit de vêtements ou de chaussures, j'espère juste qu'elle va laisser mon ami retourner chez lui, maintenant.

     

    Mais...pourquoi est-ce qu'ils se dirigent vers Siam Paragon ?! -_-'

     

    Je n'ai pas l'intention d'abandonner, et je me traîne après le charmant petit couple.

     

    Purée. Je suis super fatigué, je préfère même pas imaginer ce que ça doit être pour Phun.

     

    Il est toujours malade et il est obligé de continuer ce marathon. Si je pouvais, je m'élancerais vers lui, je lui agripperais le col et je le ramènerais chez lui moi-même. Mais je ne pense pas qu'il apprécierait.

     

    Il n'y a pas autant de monde à Siam Paragon que dans les autres endroits mais c'est gigantesque. Je me sens encore plus fatigué rien qu'en pensant à la taille ce lieu.

     

    Ne me dites pas qu'elle a l'intention de lui faire faire toutes ces boutiques aussi ? Il va mourir ! (Si ce n'est pas lui, ce sera moi).

     

    Je continue de les filer jusqu'à ce qu'ils entrent dans un grand magasin de marques (ma tante est une habituée des lieux). Okay. Je n'ai aucune envie de les suivre là-dedans. Je tourne en rond dans les parages tout en pétant quasiment un plomb vu que je commence à être vraiment très inquiet pour Phun. J'ai vu sa tête avant qu'il n'entre. Il était presque aussi pale que plus tôt dans l'après-midi.

     

    (SONNERIE)

     

    Merde ! Mon téléphone sonne dans mon short et la sonnerie est bruyante. J'appuie rapidement sur « Accepter l'appel » sans même regarder qui en est à l'origine.

     

    «  - Allo ?

    - Tu fais quoi, Noh ? »

     

    C'est Yuri !

     

    Ma réponse commence par des bégaiements mais je réalise bientôt que je ne fais rien de mal, après tout, et je reprends.

     

    « - Je fais juste des courses. Quoi de neuf ?

    - Pas grand chose, j'ai juste entendu dire que tu n'avais pas été en cours aujourd'hui, donc j'appelle pour savoir si tout va bien. J'avais peur que tu sois malade ».

     

    Ses mots me font sourire.

     

    «  - Qui te l'a dit ?

    - J'ai mes sources, hé hé. Je suis contente que tu ailles bien. Où es-tu ? J'entends beaucoup de bruit derrière toi »

     

    Si je lui dis que je suis à Siam Paragon, elle va vouloir me rejoindre. C'est ici qu'elle va après l'école, généralement. Les petits engrenages dans mon cerveau commencent à se mettre en route.

     

    «  Je fais juste des courses, il faut que j'y aille, salut ! »

     

    Et voilà le travail ! Je me fiche de passer pour quelqu'un de cruel, vu la situation dans laquelle je suis, j'ai juste besoin de sauver ma peau ^^'

     

    Phun et Aim ressortent du magasin peu après que j'ai raccroché. J'aperçois un sac rouge pétant, avec le logo de la boutique dessus. Je les vois s'accorder sur quelque chose avant de se diriger vers la sortie du centre commercial.

     

    Ils s'en vont enfin ? On dirait bien !

     

    Je serre le poing en signe de victoire et en oublie presque de les suivre. Phun se tient devant l'entrée du centre, avec tous les sacs dans les mains (un sac de cours, un sac fourre-tout, et deux sacs d'achats). Il attend un taxi avec Aim qui boit un smoothie qu'elle a acheté à Siam Paragon. La file d'attente pour les taxis est aussi longue que si les gens faisaient la queue pour acheter un ticket de concert de Bird Thongchai. Je remarque que Phun chancelle d'avant en arrière. Je louche sur lui.

     

    Même de là où je suis, on voit qu'il est aussi blanc qu'un lavabo. Ça commence vraiment à me faire peur. Et puis, ce que je craignais tellement arrive finalement. Tout ce que porte Phun le suit dans un lent début de chute. Je refuse de laisser le processus arriver à son terme et je me précipite pour le rattraper avant que la gravité ne reprenne ses droits et que sa tête ne heurte le sol.

     

    Phun est brûlant, comme s'il était en feu.

     

    « Phun ! Ca va ?! ».

     

    Je n'attends pas de réponse. Je lance un regard paniqué au vigile pour qu'il nous trouve un taxi.

     

    « Noh ?! »

     

    J'entends la voix interloquée d'Aim mais je m'en moque. J'entraîne Phun de la file d'attente pour qu'il puisse s'asseoir près de la fontaine voisine. Je desserre sa ceinture puis récupère les sacs tombés sur le sol. Aim vient près de moi, mais je ne la regarde même pas. Je savais que j'aurais dû empêcher cela. Franchement, je devrais me détester d'avoir laissé Phun sortir de chez lui.

     

    « Phun ne se sentait pas bien, aujourd'hui » dis-je sans regarder Aim une seule seconde, je ne sais donc pas comment elle réagit à tout ça. Là, maintenant, j'ai du mal à me contenir.

     

    « Noh ! »

     

    Putain !

     

    Je tressaille de tout mon corps quand j'entends une voix tranchante appeler mon nom. Je n'ai pas besoin de lever la tête pour savoir d'où elle provient.

     

    Pourquoi est-ce qu'il faut qu'elle se pointe justement à ce moment-là ?!

     

    « Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu étais ici, Noh ? Oh, Aim ? Phun ? » demande-t-elle alors qu'elle se précipite vers nous. Elle est assez intelligente pour piger au moment où elle voit un Phun inconscient assis à côté de moi et elle décide de se taire.

     

    « Je t'ai dit que je faisais des courses. Toi et Aim, vous pouvez rentrer chez vous toutes seules, hein ? Je m'occupe de Phun ».

     

    Je n'attends pas la réponse et refile les sacs à Aim avant d'aider un Phun inconscient à entrer dans un taxi avec beaucoup de difficultés.

     

    Ce ne serait pas terrible de le ramener chez lui dans cet état. On ira d'abord chez moi.

     

    A suivre...

     

     

     

     

     


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    Chapitre 11 : Esprit Ouvert !

     

     

    Ce mec n'arrête pas de perdre connaissance durant le trajet en taxi.

     

     Je jette périodiquement un coup d’œil à son visage-qui n'est plus si beau maintenant- chaque fois que je sens qu'il est trop calme. Je saisis son bras en essayant de prendre sa température. Je fais aussi cela pour lui faire savoir que je suis juste là, que je ne le quitte pas.

     

    Il est tellement brûlant que je ne peux pas m’empêcher de lui dire  : «Allons juste voir un docteur. »

     

    Mais bien sûr, peu importe combien je le force, le prie , le supplie ou le menace , il persiste à me dire ce qu'il m'a dit il y a 15 minutes : « C'est bon, ça ira mieux quand je me serai reposé ».

     

    Je ressemble à une putain d’infirmière pour toi ? T___T

     

     Je continue d'agiter ma jambe impatiemment dans le taxi tout en disant au conducteur où tourner. Assez vite, le taxi bleu se gare en face de ma maison.

     

    « Pas aussi chic que chez toi , espérons que tu pourras dormir ici », lui dis-je sarcastiquement. Mais ce que je reçois en retour est un faible rire. Il n'a pas assez de force pour me renvoyer une insulte, je le connais bien, HaHa.

     

    Je tombe sur maman et papa dans le salon quand j’amène Phun à l'intérieur. Qu'est-ce que je vais leur dire ?! Leur fils amène un mec à la maison. Papa et maman ne peuvent pas penser de la même façon que les gens de la résidence Phumipat, si ? Hahaha...

     

    « Salut, Papa , Maman »

     

    Je suis un bon garçon même si je meurs d'envie de me précipiter dans ma chambre (J'ai peur que Phun aille mourir sur moi) Mais je dois être respectueux avec mes parents pour la sécurité de mes droits (comme mon argent de poche).

     

     « Tu as déjà dîné Noh ? Hé ? Qu'est-ce qui ne va pas avec ton ami ? »

    Maman est la première à remarquer que quelque chose ne va pas. Mais elle demande si fort que papa se retourne et regarde aussi.

    « - Qui est-ce que tu portes ?

     -  Bon...Bonjour ».

     

    Phun les salue pitoyablement. Il est très malade mais il se force quand même à rester poli. Je me dis ça à moi même quand je le vois lever faiblement ses mains pour rendre hommage.

     

     « - C'est mon ami. Il est trop malade pour rentrer chez lui. Il peut passer la nuit ici ?   

    - Vite , amène le la-haut il pourra s 'allonger, je vais apporter des médicaments ».

    Ma mère n'est elle pas adorable ? En fait, tout le monde dans cette maison est vraiment gentil. Sinon Ohm, Keng et les autres gars ne viendraient pas si souvent.

     

    Une fois que je reçois le feu vert je me hâte d’amener Phun en haut et je me dirige vers ma chambre.

     

     « Dors ici. Désolé, le lit n'est pas aussi grand que le tien ».

    J'aide Phun à se mettre au lit avec beaucoup de difficultés. Il semble bien plus a l'aise maintenant qu'il y a un matelas pour soutenir son dos.

     

    Il marmonne doucement des remerciement mais je ne lui prête pas vraiment attention. Je suis trop occupé a vérifier la clim en faisant en sorte que ça aille avec la température corporelle de Phun. Je garde constamment un œil dessus pour ne pas que la chambre devienne trop froide.

     

    En raison de sa forte fièvre il s'agrippe à ma couette comme si c'était un trésor inestimable. Soupir. Il aurait dû mieux prendre soin de lui.

     

    TOC TOC

     

     « - Entre !

    - J'ai apporté des médicaments pour ton ami. Il a de la fièvre, j'ai raison ?»

     

    Je fais un large sourire quand je vois la bouteille d'eau et la boite de médicaments.

     

    « - C'est vrai, Je lui dirai de te remercier une fois qu'il sera réveillé

    - Très bien. Alors qui est-ce ? Je ne l'ai jamais rencontré avant. Tu as déjà prévenu sa famille ?»

     

    Ma mère voit habituellement ce bâtard de Ohm , ce connard de Keng et le reste des perdants. Quelqu'un avec une bonne réputation comme Phun n'a jamais été dans cette maison. Je me sens désolé pour elle.

     

    « C'est un ami du lycée, maman. Il s'appelle Phun. Il est malade donc je l'ai amené ici. J’étais sur le point d’appeler sa famille pour les prévenir ».

     

    Je lui réponds tout en regardant la personne sur le lit qui dort à poings fermés. Je laisse échapper un gros soupir de soulagement.

     

    « Change ses vêtements et essuie-le avec une serviette mouillée, mon chéri. Il ne dormira pas confortablement comme ça », me dit-elle avant de quitter ma chambre.

     

    Oh , c'est vrai. J'avais complètement oublié. Je ne peux pas le laisser dormir dans son jean comme ça.

     

     Je regarde le gars qui somnole sur le lit avant que d'aller prendre un bol, une petite serviette et un ensemble de vêtements propre.

     

    « Phun. Phun. Phun ! Réveille-toi et prends les médicaments d'abord »/

    Ça prend un certain temps de le secouer pour le réveiller. Je lui donne la pilule et l'eau, puis je le laisse retourner dormir. Il a un air horrible. Je pense que je peux oublier le fait de le faire s'essuyer le bas tout seul.

     

    « Tu veux pas t'essuyer d'abord ? Tu ne dormira pas confortablement comme ça. Je vais t'aider. »

     

    Je le tanne tandis que j’enlève sa chemise. Je mets du temps à l'enlever ( Donc tu ne vas pas faire ça toi même non plus). Enfin , il y a un gars torse nu allongé sur mon lit. Sa poitrine monte et descend. Il est difficile de dire si il s'est à nouveau endormi ou si il n'a pas d'énergie pour se déplacer.

     

     Je finis par ne rien dire, à la place j'essore la serviette imbibée et je l'essuie. Je commence par son visage pâle et maladif qui commence à reprendre des couleurs, puis sa gorge mince qui a du mal à produire des bruits.

     

    Je regarde le visage de Phun et je passe à ses long bras. Il n'est plus aussi brûlant que dans le taxi. Il est encore très chaud cependant. Je passe en avant et en arrière sur son cou et ses bras avant d'essuyer doucement sa poitrine.

     

     Je trempe la serviette dans l'eau puis je l'essore une fois de plus avant de retourner essuyer sa poitrine puisque il a couru et sué à Siam. Je veux juste qu'il se sente a l'aise. Il semble qu'il se crispe quand j'arrive a son estomac.

     

     « Ah... »

     

    Putain pourquoi il gémit ?!

     

    « C'était quoi ce putain de gémissement? C'était trop bizarre ».

     

    Je lui hurle dessus et appuie sur son estomac assez fort pour que je puisse sentir ses muscles. Il laisse échapper un petit rire.

     

    « Tu me fais me sentir nerveux »

     

    Peux être qu’il n'est plus malade s'il peut me répondre aussi insolemment.

     

     « C'est sur le point d'empirer. Enlève ton pantalon. »

     

     Je lui donne carrément des ordres et jette la serviette dans le bol d'eau. Phun sort de sa confusion et écarquille les yeux.

     

     « Hein ?! »

     

     « Pourquoi est tu si surpris ? Tu va dormir en portant ton jean ? Si tu te sens mieux maintenant tu peux l’enlever toi même. Sauf si tu veux que je le fasse pour toi ? ».

     

    Je le gronde avec mes mains sur la taille. Je peux être menaçant parfois haha. Je regarde le gars dont le visage est toujours sous le choc. Je secoue ma tête avant de bouger et commencer à déboutonner son pantalon et baisser la fermeture éclair.

     

     « - Yo !

    - Pourquoi tu est aussi sage avec moi ? Je promets que je ne le dirai à personne si tu en a une petite. Eh bien, sauf les membres de club de musique, les membres de conseil d'étudiant, le reste des élèves de 1ère et les amies de ta petite amie au couvent ».

    . Ça ne sonne pas bien ? Haha. Naturellement Phun s'accroche à son jean comme si c'était le dernier objet précieux qu'il lui restait. 

     

    « On-On a pas vraiment besoin de faire ça. »

     

      "C'est quoi ce bordel ?! Nous sommes deux mecs ici ! Arrête d'être si gêné, c'est chiant. Enlève le juste ! Enlève le! Enlève le! Enlève le! " Il ne ressemble pas à un patient malade, il peut se battre contre un gars sain comme moi. Je ne dois pas utiliser beaucoup de force pour enlever ses mains de son jeans et retirer son dernier vêtement.

     

     Arrêtez d'avoir l'esprit mal placé ! Je n'ai pas enlevé son boxer ou quoi que ce soit !

     

     « N'aies pas la trique pendant que j'essuie tes jambes, je ne pourrais pas supporter ça. ».

     

    Je le préviens d'avance avant d'essorer la serviette et de revenir l'essuyer . Je l'entends rire, il semble qu'il peut enfin se détendre . Je ne peux pas m’empêcher de me sentir exalté puisque je gagné contre lui sur quelque chose aujourd'hui.

     

    Je pars prendre une douche après avoir fini avec Phun pour me rafraîchir moi-même. J'ai déjà éteint nos deux téléphones comme ça il pourra dormir sans turbulences.

     

    Je commence à penser au truc qui sont arrivés pendant que l'eau coule sur moi.

     

    Phun et moi nous nous connaissons depuis longtemps puisque nous sommes ensemble depuis l'école primaire. Ce n'est donc pas étrange pour nous de voir l'autre depuis que nous somme petits (Phun n'était pas un beau gosse, Haha)

     

     De ce que je peux me rappeler à propos de Phun, c'est une personne très agréable . Il n'est pas exagéré de dire qu'il est quasiment parfait . Il est grand, beau, intelligent et vient d'une famille riche . (Ça commence à ressembler à un slogan . ) Il est connu pour son bon comportement. Il a du talent quand on en vient à la musique, le sport et les langues. Il a pratiquement tout. Plus important encore, sa petite amie est si incroyablement belle que les gens ne peuvent pas s’empêcher de parler d'elle.

     

     Le plus étrange ? Pour quelqu'un qui est si parfait que c'en est agaçant, je n'ai jamais entendu personne dire du mal de Phun. Personne ne semble le haïr. Il n'y a personne qui soit amèrement jaloux de lui.

     

    J'ai eu l'habitude d'y penser souvent, avant que je n'apprenne à le connaître. Je me suis demandé pourquoi, puisque nous, les gars, avons tendance à avoir d'énormes égos . Il nous est difficile de voir d'autres faire mieux que nous.Il y a des gens qui haïssent tout simplement quelqu'un d'autre et des combats éclatent . Toutefois, ça n'est jamais arrivé avec Phun . Tout le monde a confiance en lui et il a beaucoup de bons amis qui l'entourent.

     

     J'ai toujours été curieux à ce sujet. Je connais finalement la réponse, grâce aux quelques jours passés.

     

     C'est parce que Phun est beaucoup plus que quelqu'un de parfait. Je peux voir au-delà de toutes les compétences parfaites qu'il peut avoir. Pendant les trois derniers jours, il m'a prouvé que sa perfection est en réalité simplement d'être une bonne personne sans jamais s'en vanter à quelqu'un. 

     

     Phun traite tout le monde autour de lui avec grand soin et des intentions pures. Je peux voir ça par la façon dont il traite Aim, dont il me traite, et dont il traite les autres autour de lui. Il peux être un gros con parfois , mais il est quelqu'un qui garde ses valeur plutôt que des les balancer sur le trottoir.

     

    Maintenant que je suis proche de Phun , je ne me demande plus pourquoi tout le monde semble l'aimer autant alors que notre école est remplie de mecs plus cool que lui.

     

     Ses yeux remplis de courage et de sincérité sont la réponse.

     

    Phun est beaucoup plus que toutes ces choses.

     

    Je vois qu'il dort profondément quand je sors de la salle de bain. Il porte les vêtement que j'ai apportés pour lui.

     

    Je mets ma mains sur son front et je remarque que sa température a un peu baissé. Il semble qu'il est toujours gelé, je peux l'entendre marmonner misérablement.

     

    « Je vais éteindre la lumière maintenant ».

     

    Je ne me couche pas si tôt d'habitude. Mais si je devais abandonner cette personne malade et la laisser dormir toute seule alors que je joue à DotA, alors cela ne ferait-il pas de moi une personne horrible ? ^^

     

    J’essaie d'écouter sa réponse, mais je ne peux que l'entendre murmurer quelque chose d'inintelligible. Je suppose qu'il me donne la permission d'éteindre la lumière, Haha. Alors j’éteins toutes les lumières dans ma chambre, ne laissant que le clair de lune qui brille à travers les portes du balcon. Il y a assez de lumière pour que je voie le visage de Phun.

     

     Je ne peux pas m’empêcher de me demander ce qu'il se passe parce-qu'il vient de froncer les sourcils. Un petit sourire se forme sur mon visage et je m'allonge pour frotter son dos doucement, en espérant que ça pourrait aider un peu.

     

    " Mmm ... "

     

    Il laisse échapper un petit cri quand je le touche avant qu'il ne se recroqueville encore plus. J'augmente la clim qui est basse, ça marche comme un chauffage maintenant. Mon dieu, ce mec.

     

     « Froid... ».

     

    Ceci est son slogan. Je ris doucement avant de me coucher sur le lit.

     

    Je regarde mon ami qui continue à trembler. Après quelques instants, une idée germe dans ma tête .

     

    J'attrape son bras et le mets autour de mon corps. J'attendais sa réaction de surprise. Il me regarde avec des questions dans les yeux.

     

    Je lui souris : « Tu n'as pas froid ? Je suis prêts à être ton chauffage pour la nuit. Nous sommes amis, ce n'est pas quelque chose de si bizarre à faire, non ?

     

     (Bien que je n'aie jamais fait ça avec Ohm. Les gens fous ne tombent jamais malade. Ohm n'a même jamais eu un peu froid. Parfois j'aimerais qu'il tombe malade juste pour qu'il soit un peu plus calme.)

     

     Phun semble être étonné par ce que je lui ai dit aussi. Sa main tremble un peu, mais je ne sais pas exactement pourquoi.

     

    «Je ... je ne devrais pas . Je ne veux pas être un fardeau pour toi » .

     

    Euh, n'est-ce pas un peu trop tard pour dire ça , mon pote ?

     

     Je soupire devant son obstination avant que je ne me penche et place ma tête sur sa poitrine chaude. Alors, j'enveloppe son corps avec mes bras.

     

    « Ouais, t'es vraiment prévenant. Ta fièvre n'est pas descendue quand tu m'a tenu cet après-midi ? Tu pourrais faire la même chose ce soir. C'est samedi demain, tu auras beaucoup de repos."

     

    Je lui dis ça comme j'ai ma tête plus près de sa poitrine. Il semble que Phun ne soit toujours pas sûr s'il devrait me traiter comme son chauffage personnel ou non.

     

    « - Je... Je ne veux pas que tu sois malade aussi. 

     - Je ne suis pas une mauviette, je n'aurai pas de fièvre aussi facilement que toi.

     - Ce n'est pas si facile, tu m'as trempé avec ce putain de shampoing.

     - Tais toi et dors.»

    Pourquoi veut-il argumenter contre moi ? Il a autant d'énergie ? Je deviens somnolent moi-même, donc je le pousse du coude comme pour lui rappeler qu'il doit se reposer.

     

    Quelque temps après, le corps de Phun est moins tendu. Il place lentement et à contre-coeur ses bras autour de mon corps.

     

    Je reste là contre son corps chaud tout en étant complètement immobile. Mais alors, je peux sentir que quelqu'un décide de m'étreindre de toutes ses forces.

     

    A ce moment, je ne sais pas avec certitude ce que nous faisons réellement . Je sais seulement que je veux le retenir, peu importe la raison.

     

     Nous écoutons nos deux cœur battre à l'unissons sous le clair de lune.

     

     « - Fais de beaux rêves.

     - Bonne nuit »

     

    A suivre...


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  • Chapitre 12 : Confusion

     

     

    Nous sommes samedi matin et je suis le premier à ouvrir les yeux.

     

    Je lui ai dit qu'il pouvait me tenir mais il a carrément pris avantage sur moi. Putain ! Il est toujours collé à moi comme à de la glue ! Je jette un œil à son bras curieusement, et je pense à la façon dont je suis resté suffisamment longtemps allongé ici pour lui permettre de m'enlacer (Habituellement je bouge tellement dans mon lit que je me retrouve sur le plancher le matin.)

     

    Je tends mon cou pour jeter un œil à la personne qui m'enlace comme si j'étais sa femme. Attendez! Ce n'est pas la bonne analogie! Deuxième prise! Je tends mon cou pour jeter un œil comme si j'étais quelqu'un qui lui dois de l'argent.

     

    Oh... La première était mieux ? Vous avez compris ce que je voulais dire. Fondamentalement, il me serre fermement.

     

    Je veux dire, j'essaye toujours de tendre mon cou pour le regarder à partir de l’extrémité de son menton, mais ce n'est pas vraiment un succès.(Je suis trop mal.) Je peux seulement sentir le souffle de son nez car il est encore endormi. Ah, j'ai vraiment chaud maintenant. La clim est allumée mais c'est comme si elle ne l'était pas. Je suis très proche de Phun donc je peux jauger sa température. (Arrêtez d'avoir des pensées sales !)

     

    Il est beaucoup plus froid qu'hier. Il est toujours un peu chaud, mais je peux dire que sa fièvre baisse et laisse des perles de sueur sur sa poitrine.

     

    Bien, je devrais y aller et être un bon hôte.

     

    J'essaye de me libérer de ses bras mais j'ai à peine la chance de me déplacer avant que Phun ne se réveille.

     

    « - Hein... ? 

    - Lâche moi une seconde, je reviens vite », lui dis-je tout en sortant de ses bras, mais leur propriétaire ne veux pas me libérer.

     

    « Tu vas où ? »

     

    Pourquoi devient-il un patient problématique ? -_-

    Je lui lance un regard agacé

     

    «Lâche moi juste ».

     

    Il me lâche une fois qu'il entend la sévérité dans ma voix. Haha comme si Phun Phumipat pouvait rivaliser avec Noh le grand! C'est impossible !

     

    Je roule loin de sa poitrine et reprends un peu mon souffle. C'est naturel de faire ça pour quelqu'un qui a été tenu si étroitement toute une nuit. J'ajuste la température et me mets un peu plus à l'aise avant d'avoir assez d’énergie pour me traîner hors de la chambre.

     

    « Repose toi ! Je reviens bientôt ! » Il ferait mieux de se reposer avant que je revienne ou il va y avoir droit !

     

    * * *

     

    « Nong Noh , tu t'es levé tôt aujourd'hui »

     

    P'Ann, qui est techniquement ma nounou, me salue d'une voix joyeuse ce matin. Mais il est vraiment si tôt ? -_-

     

    Je regarde vers le haut pour vérifier l’horloge sur le mur, elle indique 10h. Je suis debout assez tôt aujourd'hui. D'habitude je ne me lève pas avant l’après-midi, hahaha.. Je suppose que j'avais trop chaud et que ça m'a réveillé -_-

     

    « Qu'est-ce qu'il y a à manger, P'Ann ? ».

     

    Je demande de la nourriture avant tout, foilà comment elle sait que je suis bien le vrai Noh. J'aurais dû la regarder avant de demander, parce qu'elle porte un grand panier à linge. Notre famille n'a pas un tas de personnel comme chez Phun. Nous avons seulement p'Ann et p'Im qui m'ont élevé depuis que je suis petit. Nous sommes si proche que nous nous considérons comme des frère et sœurs. En tout cas, où diable est p'Im aujourd'hui?

     

    « Im a acheté du porc mariné sur le marché plus tôt ce matin. Nous pensons à le faire frire et faire une soupe pour toi. Je ne sais pas où elle est allée . Elle pourrait être en train de bavarder avec Tante Daeng où ils vendent la salade de papaye ».

     

    Elle me dit ça et ramasse une serviette utilisée que l'un des membres de notre famille avait laissé sur le canapé (probablement moi, hé hé ).

     

    « - Laisse-moi aller mettre ça dans la machine à laver et je reviens te préparer quelque chose, Nong Noh. »

    - C'est bon , c'est bon . Je vais préparer quelque chose moi même. Comment fais-tu ce truc ? ».

     

    Je réponds rapidement, je ne veux pas lui donner plus de travail à faire et je pense aussi que le mec malade à l'étage doit avoir quelque chose de plus léger que du porc frit et mariné.

     

    J'attrape le paquet de porridge instantané en regardant des deux côté avec intérêt.

     

    «Tu peux simplement le mettre dans la casserole, verser un peu d' eau et laisser cuire pendant environ 4 minutes jusqu'à ce que le riz gonfle. Ensuite, c'est prêt. ».

     

    Cela semble assez simple. Je vais juste faire ce truc.

     

    « Merci, P'Ann. Tu devrais finir ce que tu allais faire, je peux gérer ça tout seul. », lui dis-je avec un sourire pour qu'elle me croie.

     

    Disons simplement que j'essayerai de ne pas brûler complètement la cuisine. 

     

    Je peux entendre les sons de la soupe qui bout et du riz qui gonfle comme p'Ann me l'a dit . J'utilise une grande cuillère pour remuer tout en pensant à ce que je dois ajouter à ça.

     

    Je me dirige vers le réfrigérateur pour attraper un œuf. Je le casse avec hésitation, je n'ai jamais fait ça de tout ma vie !

     

    L’œuf est toujours dans ma main, mais il reste en un seul morceau. Je fais toujours mieux qu'Ohm. A chaque fois que ce bâtard essaye de montrer comment casser un œuf, ils finissent tous brouillés sans même qu'il ait essayé. Peux-être que j'ai un don caché pour la cuisine ? Je vais essayer d'être un chef. Quelqu'un m'a critiqué de nouveau ? Après que j'ai cassé un œuf sans mettre le bordel ?

     

    Au moins, je gagne une certaine confiance puisque je n'ai pas merdé. Je roule un peu de porc haché en petites boules et les dépose dans la casserole de la même manière que j'ai vu P'Ann le faire dans le passé.

     

    Wow , ça a l'air vraiment bon. Peut-être que je devrais le manger moi-même . Attendez, non, non. Ce mec est encore malade. Il doit manger, je vais prendre le porc mariné frit et la soupe à la place. Haha, ça sera beaucoup plus satisfaisant .

     

    Je continue de remuer jusqu'à ce que (je suppose) le porc soit cuit J’éteins le feu et verse ce que j'ai fait dans un bol que j'avais préparé plus tôt. Je saupoudre un peu de coriandre dessus.

     

    Comme c'est joli! Qui a fait cela? Même le chef McDang(1) serait impressionné !

     

    Je me souris à moi-même tout en appréciant mon œuvre avant de me diriger vers p'Ann, qui se tient près de la machine à laver, donc je peux lui montrer. ( Mais elle ne semble pas être impressionné du tout ! Pourquoi non ?! C'est mon meilleur travail !) C'est dommage que p'Im ne soit pas là, je ne peux pas lui montrer à elle. Je pourrais marcher jusqu'au stand de la salade de papaye, mais il fait trop chaud là-bas . Quant à Maman et Papa , ils sont à l'usine . Peut-être que je devrais prendre une photo ?

     

    Je devrais juste montrer ça à Phun.

     

    Bang! Bang! Bang! Boom! Bang! Bang! Boom! 

     

    C'est quoi ce bordel ?! La première chose que je vois à la seconde où j'ouvre ma porte c'est le malade jouant à un jeu vidéo.

     

    « Bâtard, tu n'es plus malade ? »

     

    Je ne peux pas m’empêcher de l'insulter. Ce pauvre type est toujours assis là en se concentrant sur la télévision à écran 29 pouces et ne se donne même pas la peine de se tourner pour me regarder.

     

    « Je m’ennuyais de rien faire. Tu m'a dit que j'avais des goûts de luxe parce j'ai une X-Box 360 mais tu as une PS3 ? C'est encore mieux que ce que j'ai et tu ne m'a pas invité à y jouer avec toi non plus. », me dit-il en tuant un monstre.

     

    A ce stade , je veux juste verser ce porridge bouillant sur sa tête.

     

    « Tu n'a jamais demandé. Alors tu vas manger ça ou non ? J'ai fait beaucoup d'efforts pour le préparer, peux être que je devrais le jeter ».

     

    Il se tourne rapidement sans mettre le jeu en pause.

     

     Haha , il a été frappé à deux reprises par un monstre, bien fait pour lui.

     

    Mais il semble ne plus vraiment se soucier du jeu. Il lâche la manette avant de se précipiter pour vérifier le bol dans mes mains. Ah ah, ça a l'air appétissant , non ?

     

    « - Tu l'as fait toi même?!»

    - Bien sûr ! ».

     

    Je vante fièrement ma réalisation avant que je ne mette le plateau sur la petite table près de la TV et la console de jeu.

     

    "Mange. Si ça n'a pas un bon goût alors tu peux ajouter de la sauce et l'assaisonner toi-même."

     

    Il semble un peu trop étonné par tout ça car il saisit rapidement la cuillère et met le porridge dans sa bouche .

     

    Oh , ce connard .

     

    « C'est chaud! »

     

    Croit-il qu'il mange de la glace pilée ? Il est intelligent sur tout le reste, mais c'est un imbécile quand il mange un bol de porridge chaud. -_- Je passe à autre chose.

     

    Il se plaint mais il mange une autre cuillère (mais il est plus intelligent cette fois et il souffle dessus d'abord ) avant qu'il ne pose la cuillère et boive de l'eau que j'ai aussi apportée pour lui.

     

    « - Ouah, du porridge instantanée ? Je pensais que tu avais réellement pris le temps de faire cuire le riz. Je suis réellement touché ».

    - Merde, t'es si avide . Ça a pris beaucoup d'efforts, tu sais ! Il y a un œuf et du porc. J'ai même saupoudré un peu de coriandre dessus, tu vois ? ».

     

    C'est évident que je suis fier de ça.

     

    « Ouais , je peux voir ça. Merci beaucoup, c'est assez bon ».

     

    Il me dit que c'est bon mais je le vois mettre de la sauce dans le bol. Il n'est même pas honnête avec moi ?

     

    Je ne le regarde pas manger longtemps, (Je ne veux pas avoir faim!) Je ne le fais qu'un peu puis j'allais reprendre le jeu la où Phun s'était arrêté. Un bon choix, il jouait Devil May Cry 4. Je joue à ce jeu depuis plus de 2 mois et je ne l'ai toujours pas fini. Je me demande si cela est dû à la paresse ou parce que je suis nul a ce jeu.

     

    Juste quand je cherche la manette, j’entends sa voix.

     

    « - Tu ne vas pas manger, Noh ? 

     

    - Non »

     

    Je commence à appuyer sur les boutons.

     

    « - Tu n'a pas faim ?

    -  Un peu, mais je peux attendre jusqu'à cet après-midi. ».

     

    Je ne suis pas au régime ou autres. J'attends juste que p'Im me fasse à manger, hé hé hé.

     

    Phun est calme. Au moment où je m'en rends compte, il est déjà assis à coté de moi avec le bol de porridge.

     

    Je lui jette un petit coup d’œil mais je ne fais pas vraiment attention à lui, je reste concentré sur le jeu. Ce n'est que quand une cuillère de porridge a touché mes lèvres que j'ai compris ce qu'il se passe.

     

    « - Eh ?! Quoi ?!

    -  Mangeons ensemble. Il y en a trop pour que je puisse le finir tout seul.

    - Il n y en a pas trop du tout.

    - Allez. »

     

    Il ne cesse de me harceler et je ne peux m’empêcher d'ouvrir la bouche pour accepter la cuillère de porridge. ( J'ai en fait assez faim de toute façon. ) Wow, mon porridge instantané est assez bon.

     

    Nous avons passé un long moment à finir le porridge et à jouer à des jeux vidéos (même si il n'y a que moi qui joue) en silence. Phun prenait une cuillerée, puis il m'en donnait une . Finalement, la quantité de porridge dans le bol a diminué.

     

    C'est normal que j'aie fait du gâchis puisque je mangeais tout en gardant mon attention sur le jeu. J'essaye de lécher le porridge qui reste autour de ma bouche, mais je ne peux pas l’atteindre.

     

    Phun voit probablement mes tentatives pitoyables pour me nettoyer moi-même donc il commence à rire avant qu'il ne l'enlève avec le bout de son doigt.

     

    Je me tourne pour le remercier (cette minuscule distraction ne peut pas ruiner mon jeu , je suis trop fort) mais je me retrouve avec son visage à quelques centimètres du mien. Je pousse un cri de surprise avant de bouger rapidement mon visage.

     

    « Putain de merde ! Tu m'a fait peur ! »

     

    Mais il ne me crie pas dessus en retour. Je vois Phun poser doucement le bol par terre avant qu'il ne décide de se rapprocher un peu plus de moi. Il est si près que je peux voir les moindres détails de son visage.

     

    Ma bouche veux lui crier des insultes , mais ses yeux d'onyx m’hypnotisent et m’empêchent de bouger. Mon cœur bat de plus en plus vite. Ma tête est un bordel mélangé de curiosité et d'un intense désir de comprendre.

     

    Les bruits forts de ma chambre disparaissent soudainement. Je bloque tout ce qu'il se passe autour de moi.

     

    Le visage de Phun se rapproche. Son visage jaune pâle tourne au rouge, malgré le fait qu'il n'ait plus de fièvre.

     

    Je peux sentir les lèvres oranges presque effleurer les miennes. Nos nez se touchent déjà.

     

    Mes paupières se font lourdes et je les laisse doucement tomber.

     

    Mais alors je casse cette brume.

     

    Que fait-on ?!

     

    Au cours de ma confusion, je pousse Phun avec tant de force qu'il tombe à la renverse. Il semble qu'il est autant en état de choc que moi avec ce qu'il vient de se passer.

     

    Nous nous asseyons la, à se regarder l'un l'autre pendant quelques instants tout en étant complètement alarmés, avant que je ne tourne la tête.

     

    « Je... vais chercher tes médicaments. Je ne veux pas que tu retombes malade. »

     

    Tout de suite, je ne veux pas chercher la réponse à pourquoi mon cœur bat pratiquement hors de ma poitrine.

     

     

    A suivre...

     

     

     

     

    (1) : Grand chef étoilé en Thaïlande.  


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  •  

    Chapitre 13 : Je ne peux pas voir tes yeux

     

    Je me présente à l'école le lundi matin avec une sale tête.

     

    J'ai essayé de ne pas penser à ce qu'il s'était passé samedi, mais mon cerveau m'a trahi. Parce-que peu importe ce que je décidais de faire, que je sois assis, debout, endormi, à regarder un match de foot, à jouer à un jeu vidéo, ou même à faire un petit pas dans ma chambre …

     

    … Tout ce que je pouvais voir dans ma tête était le visage de Phun se rapprochant du mien. Ses yeux captivants. Ce sont les même yeux affectueux plein de chaleur qu'il montre à tout le monde autour de lui et auxquels je suis me suis habitué. Mais à cet instant, je ne pouvais simplement pas détourner mon regard d'eux. C'était comme si Phun avait tellement à dire quand je le regardais dans les yeux. Je n'arrivais pas à oublier ces sentiments. Je suis trop confus pour juste laisser tomber et aller de l'avant.

     

    Après avoir repoussé Phun et couru chercher ses médicaments, je ne pouvais pas nier que mon corps entier tremblait. Ce que j'éprouvais était une nouvelle sorte de sentiment que je n'avais jamais ressenti avant. Pour personne de toute ma vie. Même pas avec Ohm, qui est mon meilleur ami. Même quand il arrivait que nos peau entrent en contact, je n'ai jamais ressenti ça. Pas même avec Yuri, qui s'accroche à moi si souvent. Même elle na m'a jamais fait sentir ce que je ressentais.

     

     C'était un sentiment étrange, parce-que j'étais surtout sonné et terrifié en même temps. J'étais plein de curiosité et impatient de savoir ce qui pourrait se passer ensuite. Mais quelque chose en moi hurlait que ce ne serait pas possible.

     

    À vrai dire, je n'ai jamais permis à personne de se rapprocher de moi au départ.

     

    Après ce qu'il s'est passé, la seule chose qui existait entre Phun et moi était le silence. C'était comme si nous étions profondément enfouis dans nos propres pensées. Phun semblait avoir beaucoup de choses à penser. Pendant ce temps, j'étais trop confus, je ne pouvais même pas décrocher un mot.

     

    Une journée entière est passée et nous nous somme à peine dit deux mots. A la tombée de la nuit, Phun avait entièrement récupéré alors j'ai pris mon scooter et je l'ai déposé chez lui.

     

    On ne c'est toujours pas parlés ni vus depuis. C'est étrange comme je sens un vide dans ma poitrine quand il n'est pas dans les alentours. En y pensant, ça fait seulement 4 jours que cette affaire a commencé entre lui et moi. Ces 4 jours ont été incroyablement longs. C'est étonnant comme nous avons pu faire toutes ces expériences en si peu de temps. Nous sommes passés de simples connaissances à des amis très proches. C'est vrai que nous les mecs nous nous faisons des amis très facilement et nous avons tendance à laisser faire les choses. Mais il n'y a jamais eu personne qui a pu me faire avoir tellement confiance en eux aussi vite que Phun.

     

     Tellement que je...

     

    « Yo ! Pourquoi, bordel, t'es déjà en train de rêvasser ?! » La voix extrêmement forte et incroyablement proche de Ohm a interrompu mes pensées.

     

     Ce bâtard est si agaçant, putain.

     

    J'essaie de ne pas faire attention à lui et pose ma tête sur le table d'où je peux prétendre faire une sieste. Cependant, il me tombe dessus et attrape mon cou, donc je relève la tête. « Ne t'endors pas tout de suite ! Où étais tu vendredi, samedi et dimanche ? Tous ces trois jours ? »

     

    Il me pose un tas de questions difficiles selon moi. Qu'est-ce que je suis censé lui répondre ?!

     

    « P-Pourquoi ?

     - Ta copine devenait folle en essayant de te joindre. Tu a éteint ton putain de téléphone pendant trois jours. »

     

    Je commence à perdre le fil de ce que Om dit parce que je suis trop occupé à trouver une explication qui ne mentionnerait pas Phun sinon j'aurai des problèmes. Vendredi et samedi, j'ai éteint mon téléphone car je ne voulais pas déranger Phun (parce que ça aurait pu faire empirer son état et je ne voulais pas vraiment continuer a cuisiner pour lui). Mais j'ai éteint mon téléphone dimanche parce-que...

     

    Honnêtement je ne sais pas quoi dire.

     

    Il semble que Ohm réalise qu'il n'aura jamais de réponse de ma part, peu importe combien il me harcèle car il laisse échapper un long soupir.

     

    « - Franchement , il y a quelque chose entre toi et Phun ? 

    -  QUOI ?! »

     

    Putain ! Je ne sais pas pour les autres si ils étaient dans ma situation, mais moi, je viens de laisser sortir un cri puissant. J'ai hurlé si fort que mes camarades se retournent et me fixent. Ohm m'attrape et met sa stupide sa main salée sur ma bouche.

     

    « Bâtard ! Bordel pourquoi tu as gueulé si fort ?! »

     

    Je lutte deux ou trois fois pour sortir de son emprise avant qu'il ne me lâche et que l'on retourne a notre conversation.

     

    « - Je veux dire, quelque chose est arrivé, quelque chose avec lui et toi ? La copine de Phun n'a pas réussi à le joindre ces trois derniers jours non plus. 

     -  …........ »

     

    Ohm et moi sommes amis depuis des années. C'est naturel pour lui de comprendre ce que mon silence veut vraiment dire.

     

    « C'est cool, tu n'as pas à me le dire si tu ne veux pas. Réfléchis bien à tout ça, si tu vas faire quelque chose. Tiens ce sont les notes de vendredi. Keng et moi on les à écrites pour toi. » me dit-il calmement en me passant le cahier. Je réalise que Ohm me dit ça parce qu'il ne connaît pas tous les détails, mais dans tout les cas, je n'ai pas le courage de le regarder dans les yeux.

     

    « Merci, mec. », lui dis-je après avoir pris le cahier. Ohm tapote mon épaule , comme s'il voulait me donner un support moral.

     

    Ton ami est un mec bien. Un mec bien.

     

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

     

    Aujourd'hui est encore un de ces jours qui n'ont pas de sens. En réalité je n'avance pas de manière significative. Je suis déjà en première, je me demande si je réussirai mon examen d'entrée a l'université comme ça.

     

     Malgré tout, je ne prends pas vraiment les choses au sérieux. Si je le faisais, alors je ne sécherais pas mes cours de l'après-midi pour m’allonger derrière le bâtiment de l'école avec Ohm comme ça. Mais peu importe, pourquoi est-ce que ce mec est toujours collé a mon cul comme une moule à son rocher ?

     

    Je jette un œil sur la moule qui utilise un étui d'Ipod pour se couvrir les yeux tandis qu'il écoute de la musique. Je ne le pense pas vraiment quand je me plains de lui. Je sais que je serais vraiment triste s'il n'était plus la. En parlant de ça, ce carré d'herbe est vraiment frais et agréable. Je suppose que c'est l'endroit idéal car il est à l'ombre du bâtiment donc je peux me tourner autant que je veux.

     

    « - Aaah, Je me sens tellement mou. On devrait pas rester là jusqu'à la fin des cours ? 

     - Ouais, faisons ça. ».

     

    Ce pauvre type ne se donnera jamais la peine d'essayer de me remettre sur le droit chemin.

     

    « Ok alors. ».

     

     Non pas que j'essaye de le convaincre du contraire de toute façon, ha.

     

     Nous restons tout les deux là en silence derrière le bâtiment. En réalité, si un des pions ouvrait une fenêtre, il nous attraperait certainement (Et papa me gronderait jusqu'à ce que mes oreilles soient engourdies). Mais je ne peux rien y faire. Si nous retournons en classe, on nous hurlerait dessus dans tous les cas.

     

     Je n'avais pas envie de bouger où que ce soit quand je me suis mis à penser a ce qu'il s'était passé depuis ce matin.

     

    C'est quoi ce bordel avec Phun? Il m'inquiète parce c'est le silence radio depuis samedi. Mais je pensais que tout reviendrait à la normale quand on retournerait à l'école lundi. J'avais complètement tort.

     

    Il était évident pour moi que les choses avaient changé aujourd'hui. Pour être honnête, je ne peux pas me rappeler comment nous agissions l'un envers l'autre avant que nous ne commencions à passer du temps ensemble. (Je me souviens vaguement que l'on se souriait, on se disait bonjour pour être poli, ou on se demandait des petites faveurs.) Ces truc entre parenthèses sont arrivés avant les 4 derniers jours. Alors pourquoi... il me semble que les choses ont empiré entre nous, même si en apparence nous étions beaucoup plus proches ces quatre derniers jours?

     

    Je suis arrivé a l'école complètement confus ce matin (en prime , je suis arrivé en retard). Je tombe habituellement sur Phun depuis que ce gars travaille pour le conseil des étudiants. Il traîne généralement là-bas et fait ses trucs autour du bâtiment administratif, qui est près de l'entrée de l'école donc je le vois toujours le matin.

     

    Souvent, je lui fais un signe de la main pour l'encourager. J'hésitais à le faire ce matin, mais je voulais vraiment que les choses soient “normales”.

     

     Mais ce crétin m'a totalement ignoré. In n'a pas souri et ne m'a pas fait signe en retour comme il le fait habituellement. C'est quoi ce bordel ?

     

     Je dois admettre que j'étais assez agacé, mais j'ai essayé de ne pas être contrarié comme des filles le seraient. Je me suis dit à moi même qu'il ne m'avait probablement pas vu. Mais au fond, je savais pertinemment que nos yeux s'étaient rencontrés avant qu'il ne les détourne rapidement. Cependant je me suis rappelé qu'il n y avait aucune raison pour que Phun agisse de la sorte.

     

     Jusqu'à ce que le 3ème cours arrive et que nous ayons dû aller en classe de langue. Phun et moi ne tombons pas souvent l'un sur l'autre entre les cours. Et ce n'est pas étrange pour nous de passer à coté de l'autre sans reconnaissance de part et d'autre. (Lui et moi n'étions pas proche à l'époque.) C'est juste qu'aujourd'hui les choses... semblent bizarres.

     

    Phun est connu pour sa convivialité. (Ce ne serait pas curieux que vous et lui en arriviez à vous rencontrer. Je ne serais pas étonné qu'il finisse politicien après avoir obtenu son diplôme). Et comme toujours , je l'ai vu avec un large sourire et rire avec ses amis de loin. Il a même fait un signe à un tas de mes camarades de classe. Il a également plaisanté avec Rodkeng et ils se sont gentiment claqué la tête l'un l'autre.

     

     Mais ensuite il m'a vu. Imaginez cette scène. Vous voyez un gars joyeux et insouciant qui sourit en marchant vers vous. Mais ensuite il vous voit...

     

    Que suis-je pour lui exactement ? Pourquoi son visage n'a t-il eu aucune expression?

     

     Avant ça, j'en aurais eu rien à foutre et je l'aurais probablement traité de coincé. Mais pas aujourd'hui.

     

     Je n'ai aucune idée de ce qui m'a fait me retourner et attraper son bras. Je me suis même surpris, et Phun avec. Il a semblé plutôt effrayé tandis que j'essayais d'enterrer tout les ressentiments que j'avais et j'ai finalement dit quelque choses a voix haute.

     

    Salut!”

     

     Cependant, ce que j'ai eu en retour c'était le propriétaire de ce bras qui essayait de se libérer de ma poigne. Ses yeux qui sont habituellement remplis de tendresse, se déplaçaient lentement vers le sol.

     

     Salut...”

     

     

    C'est le seul mot que j'ai entendu de Phun aujourd'hui.

     

     Je l'ai vu pendant notre pause déjeuner. Mais je me suis rendu compte qu'il n'avait pas vraiment envie de me voir alors il était temps pour moi de commencer à l'éviter.

     

    Je ne voulais pas lui donner une chance de tomber sure moi. Car il aurait encore intentionnellement choisi de m'esquiver..

     

     ... Je n'aurais probablement pas été capable de m'accrocher à ce faux sourire.

     

    Je pousse un long soupir et je continue à passer en revue les choses qui sont arrivées. Heureusement il y a une brise fraîche qui passe par la. Ça atténue un peu mon stress.

     

     C'est quoi le putain de problème avec Phun ? Pourquoi il agit comme ça tout d'un coup?

     

    Il est embarrassé, alors que je devrais être celui qui l'est le plus ? Et si je continue à faire le premier pas et qu'il persiste à s'enfuir comme ça ?

     

     Je ne veux vraiment plus penser à tout ça.

     

     Je ferme les yeux et laisse le vent caresser mon visage. Au moins, il semble que la nature soit assez aimable pour me consoler. J'adore la sensation de cette brise fraîche qui souffle sur le bout de mon nez. Cela me rappelle celle de l'autre jour.

     

    La douce sensation du souffle de Phun sur mon nez ne me quitte pas.

     

    Je me surprends à faire un sourire incontrôlable quand je pense à ces quatre derniers jours. Donc même si ces merveilleux moments sont passés et ne reviendront pas, je peux toujours avoir beaucoup de joie en y pensant.

     

    La brise lente et régulière continue de souffler sur moi. J'ai un peu plus froid maintenant, mais je suis trop a l'aise dans cet endroit pour en bouger.

     

    SPLASH !

     

      Putain de merde ! Je ressemble à des toilettes ? Ne jetez pas de l'eau sur moi !

     

    Je tressaille avec violence et reviens à la réalité à cause de l'eau glacée. Om s'est déjà échappé sur une autre planète ( Probablement parce qu'il avait trop peur de mouiller son Ipod.) Quel bon ami. Alors, qui a eu l'audace de ruiner mon moment de détente ?! Il vaut mieux que je ne le sache pas ! S'il ne fait pas parti des surveillants, alors il est mort !

     

     Je me plains dans ma tête que je traîne mon corps trempe jusqu'à voir le coupable. Je me retourne avec un regard menaçant pour aviser la personne responsable tenant toujours le seau dans ses mains. Voila comment j'ai appris que le coupable n'était pas un pion mais...

     

    « Noh... »

     

    « Phun...? »

     

    A suivre...


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  •  Chapitre 14.

     

     

    « Je ne peux pas croire que tu aies fait ça, Putain ! Tu m'en veux toujours pour ce que j'ai fait quand on lavait mon scooter, c'est ça ? ».

     

    Je râle après lui pendant que j'essore ma chemise trempée. Même si l'eau est chaude, j'ai assez froid depuis qu'elle m'a trempé. A la fin, je n'ai pas eu d'autre choix que d'enlever ma chemise et la laisser sécher.

     

    « Et qui t'a dit de dormir à cet endroit ? Comment diable j'aurais pu savoir qu'un abruti était là ? ».

     

    Il n'existe pas de compromis possible avec ce fauteur de trouble. Ses ripostes sont sans fin. Cependant, il me tend une serviette du conseil des étudiants.

     

    « - C'était l'eau sale de la serpillière ? 

    - Quoi ? Non ! C'était de l'eau distillée. Je changeais l'eau et il en restait au fond alors j'ai voulu la jeter. »

     

    J'espère vraiment qu'il dit la vérité. J'accepte la petite serviette qu'il me tend et me hâte de me sécher. Je prévois de permettre à mon corps torse nu de sécher naturellement en laissant la clim du bureau des étudiant faire tout le travail. Pendant ce temps, Ohm a déjà fui vers la salle de cours. Mais avant de partir, il m'a fait une longue conférence sur le fait que j'avais choisi le mauvais endroit et que j’étais la raison pour laquelle il ne pouvait pas en profiter quand il séchait les cours. Donc je suis le seul responsable de tout ça en quelque sorte ?

     

    Je continue de me plaindre d'Ohm dans ma tête. Je peux sentir une large serviette être jetée sur moi.

     

    « Utilise ça pour te couvrir », me dit Phun.

     

    Je la tiens en place, toujours perplexe.

     

    «  Je peux juste utiliser celle-là, c'est assez pour moi. 

    - Utilise celle-là. Prends-la... et couvre toi. »

     

    Qu'est-ce qu'il raconte comme connerie ? Pourquoi j'ai besoin de me couvrir ?

     

    Il semble qu'il puisse lire dans mon regard stupéfié.

     

    « Tu pourrais attraper froid. ».

     

    Oh , je vois. Je hoche la tête avant de balancer la serviette sur mes épeules et de recommencer à me sécher les cheveux. Heureusement, mon short n'était pas mouillé, sinon ça aurait craint.

     

    Le temps passe et il n y a que le bruit de la clim qui remplit le bureau. Ça commence à devenir gênant.

     

    « Tu n'es pas supposé être en cours ? ».

     

    Je décide d'être celui qui brise le silence.

     

    « Je vais attendre jusqu'à que tu sois sec d'abord. 

     

    - Ta fièvre est revenue ? 

    - Non... 

    - Alors pourquoi tu m'as ignoré aujourd'hui... ? 

    - ….......... »

     

    Cette question n'a pas franchi mes lèvres par accident. Je voulais vraiment lui demander. Je le fixe dans les yeux. Je veux qu'il sache que ce n'est pas comme si cette situation ne m'avait pas travaillé.

     

    Phun me regarde pendant un moment puis se retourne pour attraper un cahier sur un bureau.

     

    « … Tu pourras fermer à clef quand tu auras fini ? Je ferai mieux d'aller en classe. ».

     

    C'est sa réponse.

     

    Il me dit qu'il ne veut plus de quelqu'un comme moi comme ami.

     

    * * *

     

    C'est sûrement vrai que la plupart des autres lycéens aiment probablement passer leur temps à faire ça en dehors des cours. Je ne suis pas l'un d'eux. Je deviens paranoïaque si quelqu'un m'appelle et m'invite quelque part.

     

    On dit que plus tu es effrayé par quelque chose, plus tu as de chances de tomber dessus. Donc Yuri est une personne réelle ou un fantôme ? A chaque fois que j'ai des sueurs froide, c'est le jour où elle m'appelle pour qu'on aille quelque part ensemble.

     

    Je suis de retour à Siam encore aujourd'hui, avec Yuri se tenant à mon bras cette fois. Elle bavarde toujours joyeusement comme si elle était en compétition avec la musique qui passe dans le magasin. Cependant, aucun de ces bruits ne m’atteint.

     

    Je suis toujours en train de penser à ce que Phun a dit et à la façon dont il a agi, ça m'a tracassé toute la journée. J'y pense même si je sais que rien de bon ne peut en sortir.

     

    « Noh, tu ne trouve pas ça mignon ? Je regrette qu'il ne soit pas en rose , mais orange est quand même joli. On devrait peut-être acheter les deux. Tu peux avoir le bleu. Noh ? Noh ? Noh?! ».

     

    Le dernier bruit fort, qui contient mon nom, me sort finalement de ma transe. En fait je n'ai écouté aucun mot de ce que Yuri a bien pu dire. J'ai seulement entendu quand elle a dit mon nom pour la troisième fois.

     

    « O-Oui ? »

     

    Mon manque d’intérêt évident cause à la fille qui a appelé mon nom un gonflement des joues, ce qui révèle sa tristesse. Mais alors, il se transforme en sourire.

     

    « Je prend le orange et tu prend le bleu , Ok ? »

     

    « Oh, bien sûr, combien ils coûtent ? ».

     

    J'essaye de faire naître chez la personne qui n'a jamais été en colère contre moi un sourire. Je cherche mon portefeuille avec l'intention de payer, comme n'importe quel autre bon petit-ami le ferait.

     

    « Je vais les payer. Je l’achète pour toi, Noh. 

    - C'est bon. Tu pourras payer quand on achètera quelque chose de plus cher. Je paye les trucs les moins chers moi même. », lui dis-je en plaisantant, mais ces portes-clés idiots ne sont pas exactement du côté le moins cher.

     

    Yuri rigole.

     

    « Bien sûr ! ».

     

    Elle me fait un sourire ravi avant qu'elle ne m’amène payer au comptoir.

     

    Après qu'on nous a mis nos portes-clés dans un sac jaune, Yuri les accroche immédiatement sur nos sacs de cours. Je suis debout, là, stupéfait, à l'observer focaliser toute son énergie sur l'arrimage des portes-clefs. Après un moment, elle me regarde avec un sourire et me montre son œuvre.

     

    « Ne le perds pas, d'accord ?

    - Ouais. »

     

     

    Nous marchons bras dessus, bras dessous dans les magasins pendant un temps avant que Yuri ne se plaigne qu'elle a faim. Elle me prie, l'air espiègle, d'aller à « Siam discovery », au centre de Siam , pour que nous puissions trouver quelque chose à manger. Et comme toujours, je ne décline pas ses demandes.

     

    Nous bavardons le long du chemin jusqu'à que nous arrivions à une librairie. Yuri s'arrête de marcher et fait signe à quelqu'un.

     

    C'est Aim et Phun ?!

     

    Pendant des années et des années, je ne suis jamais tombé sur ces deux-là par hasard. Je ne sais pas comment comment on fait pour toujours se rencontrer ces derniers temps.

     

    « Allons dire bonjour! ».

     

    Yuri n'attend pas de réponse elle commence à me traîner et me tirer à l'intérieur de la librairie. Elle ignore le fait que je m'efforce de ne pas bouger.

     

    « Je ne pense pas que nous devrions les déranger. »

     

    Elle continue de m’ignorer.

     

     

    « Ouah, quelle coïncidence, je t'ai vu courir hors de l'école, je savais que tu avais des projets avec Noh », dit Aim à son amie sur le ton de la plaisanterie quand Yuri et moi arrivons.

     

    Phun est debout à côté, à regarder un magazine. Je ne sais pas vraiment quoi dire non plus.

     

    « On ne fait ça que de temps en temps. »

     

    La fille à côté de moi fait un grand sourire avant d'attraper les deux sacs de cours que je tenais et de les montrer à son amie.

     

    «Regarde, regarde, regarde ! Ils ne sont pas mignons ? Noh vient juste de me les acheter.

    - Ils sont trop mignons ! Phun, tu veux en acheter pour nous aussi ? ».

     

    Cette maladie qui fait que les filles doivent toujours être au dessus des autres est probablement une épidémie. A la seconde où Aim voit les portes-clefs (que je trouve complètement idiots) sur nos sacs de cours, elle tire fort la manche de Phun qui est encore en train de lire son magazine.

     

    Cela force Phun à la regarder avec curiosité.

     

    « Hum ? »

     

    Ses yeux perçants se posent sur les portes-clefs avant qu'il ne les lève une fraction de seconde et se tourne vers Aim avec un sourire.

     

    « Oh, bien sûr.

    - Achetons-nous-en un couple, comme Yu et Noh ?

    - Oui. 

    - Ouah ! Copieurs ! Alors qu'est-ce que tu lis de toute façon ? ».

     

    Yuri interrompt la conversation entre Aim et Phun avant qu'elle ne se donne la permission de tourner la couverture du magazine.

     

    « Eh ?! C'est quoi ça ?! Un magazine de mariage ?! Vous deux n'avez même pas encore fini l'école ! ».

     

    Cela me fait tourner rapidement la tête et regarder.

     

    Phun fait semblant de regarder ailleurs donc il n'a pas besoin de rencontrer mes yeux, avant de prendre un magazine différent. (Maintenant, il a un magazine de Formule 1 dans les mains.) Il y a un petit rire venant de Aim.

     

    « Je les feuillette seulement car je trouve les robes jolies. 

    - Mon dieu , vous n'êtes pas un peu pressés tout les deux ? Noh , devrions-nous en feuilleter quelques- uns aussi? » me demande Yuri à voix haute avant de se tourner vers moi ce qui me fait sursauter.

     

    « Tu...Tu es sûre que c'est une bonne idée ? 

    - Hahahaha ».

     

    Aim se fend d'un rire après avoir entendu ma réponse. Les joues de Yuri se gonflent à nouveau.

     

    « Tu aurais pu rentrer dans le jeu, Noh. Je suis triste maintenant. »

     

    Comment j’étais supposé savoir qu'elle plaisantait ? Nous pouvons consentir à être un vague couple, nous pouvons aller à de vagues rendez-vous, mais il n'y a rien de vague dans le fait de se marier.

     

    Je peux penser pour moi aussi, vous savez ? -_-' .

     

    Yuri tape deux fois sur mon bras pour me punir.

     

    « On ne vas plus vous déranger maintenant, on va aller chercher quelque chose à manger. Je te vois à l'école demain , Ok ? ».

     

    Yuri fait un signe d'adieu à Aim et Phun, qui ont toujours les magazines dans leurs mains. Je décide de leur faire un signe aussi et de la suivre vers la sortie.

     

    C'est ce que j’aurais fais si quelqu'un ne m'avait pas attrapé le bras.

     

    Je tressaille un peu et je me tourne pour voir une main que je reconnais très bien. Cette main descend lentement et entrelace ses doigts aux miens.

     

    Qu'est-ce qu'il fait ?!

     

    Je regarde sa main, puis le visage de Phun. Sa petite-amie n'a pas l'air de se rendre compte de ce qu'il se passe.

     

    Un sourire retrousse ses lèvres pour un petit moment. Il serre fort ma main avant de me lâcher.

     

    Je ne comprends pas ce que Phun essaie de me dire.

     

     

     

    A suivre...


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