•  

    Chapitre 15 : Sans se retourner

     

     

    Ma tête est étrangement vide quand j'arrive chez moi. Pendant la journée, j'ai beaucoup de choses auxquelles penser. Mais maintenant ? Toutes les choses qui me tracassent ont décidé de fusionner en une boule blanche qui maintenant flotte à l'intérieur de ma tête en un rien de temps.

     

     J'ai probablement atteint les limites de mon stress. Si ça continue comme ça, je vais définitivement devenir dingue. Je roule en arrière sur mon lit avant de ramper pour attraper un nouveau jeu auquel jouer ainsi je pourrais alléger un peu mon stress.

     

     C'est tellement dommage que je ne sois pas du tout d'humeur à jouer.

     

    « Putain de Phun ! ».

     

    Je l'insulte malgré le fait qu'il ne soit même pas devant moi. J'ai quand même la satisfaction de le faire. L'insulter m'aide, en fait.

     

    « Putain de Phun ! Connard ! Tordu ! Pervers ! Tu joues avec moi! T'es un stupide coureur ! Toi -toi-toi ! » Qu'est-ce que je pourrais dire d'autre ?! me dis-je, complètement agacé. Je frappe dans un traversin qui est par terre. Il vole à l'autre bout de la pièce.

     

    « Putain de... ».

     

     Je ne sais vraiment pas comment je pourrais l'appeler. Je marche d'avant en arrière, me murmurant à moi-même, comme si j'étais bloqué dans un coin avec nulle part où aller. Mais alors, je trouve finalement une idée.

     

    Bang ! Bang ! Bang ! Bang !

     

    « - Noh ! Où est-ce que tu vas ?! Fais attention en descendant les escaliers !    

    - Je vais chez mon ami, je reviens vite ! ».

     

    Je hurle en réponse à ma mère avant de monter sur mon scooter et de partir.

     

     ***********************

     

     Donc je suis à nouveau devant cette immense maison. Je gare mon scooter en face de la résidence Phumipat et regarde au deuxième étage. Je peux voir que le lumière de la chambre de Phun est allumée, cela signifie qu'il est déjà à la maison.

     

    Dans tout les cas , qu'est-ce que je suis venu faire ici ? Qu'est-ce que je vais lui dire ? Comment pourrait-on clarifier cette situation ? Honnêtement, je ne sais pas. Je sais seulement que nous devons avoir une conversation.

     

    La rue en face de la résidence Phumipat est devenu ma zone d’entraînement personnelle puisque je continue de faire les cents pas au point que ça me donne le vertige. Je ne suis toujours pas sûr que je devrais aller à l'intérieur. Mais une énorme voiture arrive jusqu'au portail et j'entends quelqu'un appeler mon nom depuis la banquette arrière alors que la fenêtre descend.

     

     « P'Noh ? »

     

    Nong Pang ?!

     

    « Tu es là pour voir Phun ? ».

     

    En parlant de choses embarrassantes. Je me sens soudainement comme l'un de ces gars trop attachés à leurs petits-amis.

     

    Mais elle semble apprécier ça. -_-'

     

     « Pourquoi tu ne viens pas à l'intérieur ? ».

     

    Vous voyez ça ?

     

    Je lui fais un sourire désabusé. La sœur de Phun appuie sur une télécommande pour ouvrir le large portail. Elle me laisse aussi amener mon scooter à l’intérieur et le garer a côté de la magnifique voiture européenne dans le garage.

     

    « Tu rentres toujours aussi tard ? ».

     

    Je commence une petite conversation pour être poli quand elle sort de la voiture. Je peux voir qu'elle porte l'uniforme de son école. Eh bien, moi aussi. Mais je porte des tongs au lieu de ma paire de chaussures habituelle.

     

    « J'avais une leçon de tutorat. P'Phun est à la maison, non ? Pourquoi tu ne vas pas à l'étage pour le voir ? » me dit-elle après avoir regardé les lumières de la chambre de Phun.

     

    « P'Noh, est-ce que toi et Phun vous vous êtes disputés ? »

     

    Oh ! Elle gagne le jackpot avec cette question ! Comment ça se fait que tes sens soient aussi bons ?!

     

    J'oublie de faire un pas en avant quand j'entends cette voix gaie poser cette question.

     

    Comment je suis censé lui répondre ?!

     

    «Heu... Pas vraiment. En fait, je ne sais pas vraiment »

     

    Est-ce que ça ressemble même vaguement à une réponse ? -_-'

     

    « - Qu'est-ce qui te fait penser ça, nong Pang ?

     - Eh bien, depuis qu'il est revenu de chez toi samedi, il semble vraiment déprimé et il ne mange pas beaucoup. P'Noh, s'il te plaît, ne sois pas en colère contre lui. Parfois il peut être vraiment stupide et se fâcher facilement, mais il t'aime vraiment. »

     

    (Écoutez-la dénigrer son frère.)  

     

    Qui est furieux contre qui ici ? Et attends, Phun m'aime ?!

     

    Je dois avoir la curiosité peinte sur mon visage puisque Pang continue de parler sans que j'aie à lui poser de questions.

     


     « P'Phun rit beaucoup plus depuis que tu es entré dans sa vie. Bien sûr, je vois beaucoup de filles pousser des cris stridents devant lui, mais il n'a jamais ramené quelqu'un pour me le présenter avant. P'Phun t'aime vraiment, je peux le dire. »

     

     Je lui donne un sourire abattu comme réponse, je ne sais que trop bien que tous ces mots sont des mensonges.

     

    Phun n'aimera jamais quelqu'un comme moi, Pang.

     


     **************************

     

    Pang et moi avons pris des chemins différents et maintenant je me retrouve devant une large porte en bois. Je me demande si je devrais frapper comme une personne normale ou défoncer cette putain de porte et commencer à maudire le propriétaire de cette chambre. (Je préfère la deuxième alternative.) Je pense à beaucoup d'autres façons, mais il n'y a qu'une seule manière de faire ça.

     

    Je décide de frapper à sa porte, mais je ne pense pas qu'il soit capable de me voir à travers le judas. Je suis caché dans l'angle mort. Ce n'est pas comme si j’essayais de le surprendre. J'ai peur qu'il n'ouvre pas la porte s'il me voit debout ici.

     

    Je me glisse à l'intérieur à la seconde où la porte est entrouverte.

     

    « Noh ?! »

     

    Bien, attaque surprise.

     

    « Tu n'est pas obligé de faire comme si tu étais un ninja . Quoi de neuf ? »

     

    Je suis soudainement super agacé quand j'entends les mots de Phun.


     Qui est celui qui m'a évité et forcé à faire comme si j'étais un ninja ?

     

    Je fronce les sourcils et le regarde. Il porte toujours l'uniforme de notre école. Je suppose qu'il rentre tout juste.

     

    « Tu as déjà dîné ? », me demande t-il en se dirigeant vers le mini-frigo.


     

    Il me passe une canette de Coca.

     

    « - Oh , mais tu as déjà mangé avec Yuri, j'avais oublié.

     - Et tu as déjà mangé avec Aim. Tu n'as pas une bière ? Je ne veux pas ça. »

     

    Il me jette un regard perplexe mais il me lance ce que je lui ai demandé.



    J'attrape la canette et me laisse tomber paresseusement sur la canapé. Phun marche et s'assoit à coté de moi avec une canette de bière à la main.

     

    Nous sommes assis en silence comme nous regardons ce qui est diffusé sur Cartoon Network, que Phun a laissé. Aucun de nous ne dit un mot. Je peux dire que Phun ne prête pas vraiment attention à la télé et qu'il est perdu dans ses pensées. Comme lui, je ne suis pas du tout concentré sur Tom et Jerry.


     

     « Hum...  » 

     

    Je laisse sortir un long soupir alors que je me penche en arrière sur le canapé en redressant ma tête.


     

    « Quel est le problème ? »

     

    Ah, Phun dit enfin quelque chose.

     

     

    « - Bordel, qu'est-ce que tu regardes ? C'est franchement idiot.

     - Qu'est-ce que...Prends la télécommande et mets ce que tu veux regarder, alors ».

     

    Il pose la télécommande sur ma cuisse. En réalité, je ne suis pas venu ici pour regarder la télé avec lui. Mais je ne pense pas que je peux me résoudre à commencer une conversation tout de sui 
     

     

    Je change les chaînes et laisse la 55 pour un moment.

     

     

    « - Oh, alors tu t'es foutu de moi plus tôt et maintenant tu regardes Winnie L'ourson? 

     - Peu importe. Je veux être Tigrou. 

     - Le tigre ?

     - Ouais, il n'est pas cool?

     - Tigrou et un tigre stupide ».

     

    Les protestations de Phun me font froncer les sourcils.

     

    « Peu importe, mon dieu. »

     

    Cela conclut notre conversation sur ce qui est idiot et ce qui ne l'est pas.

     

    Je regarde Tigrou sauter dans un étang pour jouer à un jeu avec Winnie. Je ne peux pas m’empêcher de me rappeler ce qu'il s'est passé cet après-midi.

     

    « Tu m'as entièrement trempé aujourd’hui. ».

     

    Ma complainte semble donner le sourire à Phun. Il rigole un moment avant de regarder mon visage.

     

    « - Qui t'a dit de dormir à cet endroit, Noh ?

    - Personne, mais... à cause de toi... »

     

    Je lui réponds mais mes yeux sont toujours dirigés vers la télé, bien que je ne lui porte aucune attention. Avec l'aide de l'alcool dans mon système, je trouve facile de commencer à parler.

     

    « C'était de ta faute... ».

     

    Je répète pour qu'il entende bien.

     

    « - Qu'ai-je fait ? 

     - Tu m'a ignoré toute la journée. J'étais très énervé alors j'ai séché mes cours pour faire une sieste derrière le bâtiment. Et peux-tu arrêter de me parler si formellement, déjà?! C'est quoi le putain de problème avec toi ? »

     

    Pour moi, c'est comme s'il essayait de cacher quelque choses pour être poli. Il m'a rendu tellement furieux que j'ai hurlé et éteint la télé.

     

    « …»

     

    Nous restons silencieux un long moment. Il y a seulement le bruit des bières que l'on avale non-stop. A ce stade je commence à me demander si je devrais pas juste me bourrer et m'écrouler.

     

    « Je... Est-ce que tu réalises à quel point j'ai aimé Aim ? » me demande soudainement Phun, de nulle part.

     

    C'est comme si des milliers de couteaux s 'encastraient au milieux de mon cœur.

     

    « - Comment je pourrais savoir ? C'est ton problème.

     - Peu importe ce que Aim a pu faire, je l'ai toujours pardonnée. Que ce soit quand elle me prend de haut, quand elle veut faire les choses à sa façon ou me forcer à faire quelque chose que je veux pas faire. J'ai toujours pensé que je pourrais céder à presque toutes ses demandes. 

     - …

     - Mais alors, vendredi dernier est arrivé, le jour où tu es venu vers moi et m'a demandé de l'aide... et jusqu’à ce soir... 

     - …

     -... les choses ont été bizarres pour moi. »

     

    J'en ai assez que Phun essaie de tourner autour du pot.

     

    « Bon sang, qu'est-ce que tu essaies de dire ? Qu'est-ce que tu veux dire par « bizarre » ? Désolé, je ne suis pas bon en thaï »

    Je le fixe alors qu'il prend une profonde inspiration. Puis, il prononce la phrase suivante sans même me regarder une seule fois.

     

    « Noh... Putain, peux-tu juste me laisser tout seul pour un moment ? Je ne peux pas supporter de vouloir te voir. J'étais super honteux quand j'ai essayé de t'embrasser. Enfin, je ne sais même pas comment ces sentiments sont arrivés ou quand ils ont commencé à arriver. Le temps que je m'en rende compte, la seule personne que je voulais à mes côtés, c'était toi. A chaque fois que tu viens pour m'aider et prendre soin de moi, je continue de penser que je souhaiterais être la putain de personne qui prendrait soin de toi à la place. Je suis un putain de salaud parce que je ne peux même pas être honnête avec toi. Et même quand nous étions seuls tous les deux, je devais me forcer à ne pas te toucher. Es-ce que tu réalise que ça devient de plus en plus difficile à mesure que le temps passe ? Peut-on juste rester loin l'un de l'autre un moment ? J'arrive à peine à me contrôler tout de suite. »

     

    Phun a terminé. C'est comme s'il l'avait gardé enfoui en lui trop longtemps. Il n'y a rien d'autre que je puisse faire à part rester assis. Chaque petits mot est entré dans mon oreille gauche mais ils n'ont jamais quitté mon oreille droite. Je dois admettre que c'est au-delà de ce que j'avais prévu.

     

    Je peux dire à la façon dont Phun garde ses yeux étroitement fermés qu'il prend intensément conscience de ce qu'il se passe. Il place ses mains moites sur son front.

     

    Ma tête est maintenant vide. C'est comme si quelqu'un avait levé une montagne dans ma poitrine. C'est vraiment dur d'expliquer ce que je ressens maintenant. Mais il y a une chose dont je ne suis pas sûr.

     

    « Pourquoi tu... te forces à ne pas me toucher ? »

     

    Phun secoue la tête, ses yeux sont toujours fermement clos.


     

    « Parce que putain, ton amitié est trop précieuse pour que je puisse te trahir. Parce que tu es un mec, et moi aussi. Parce que tu as Yuri, tout comme j'ai Aim. Parce que ce à quoi je pense pourrait te faire me haïr tellement que tu ne voudras probablement plus jamais être ami avec moi. Putain est-ce que tu comprends que c'est ces raisons qui me disent que je ne peux pas faire ça ? Que je fais tout de travers. Et je...Je.. Je ne sais vraiment plus quoi faire ».

     

    C'est la première fois que je vois un mec doué comme Phun dos au mur. Sa voix tremble quand il continue de parler.

     

    « Je... ne veux pas que les choses deviennent encore pires qu'elles ne le sont déjà ».

     

    Ces mots me détruisent. Le visage de Phun est plein de désespoir. Ça me laisse savoir à quel point il est faible et fragile. Ça insiste sur le fait que le gars que je vois en face de moi n'est pas le Phun Pumipat que tout le monde est supposé connaître. Ce n'est pas le génial élève du conseil des étudiants de notre école.

     

    Ce gars-là est Phun. Juste Phun. Un garçon qui essaie de comprendre tous ses sentiments. Et il semble qu'il le le fera pas en faisant ça.

     

    Je ne peut pas m’empêcher de jeter un coup d’œil au visage déformé mais séduisant de Phun. Je ne sais pas ce qui m'a donné envie de saisir ses mains, dans l'espoir de lui transmettre un peu de ma force.

     

    « Si on ignore toutes ces raisons, si on arrête de penser à ce que l'on est supposés être, ou ce que l'on considère être la bonne chose à faire... ».

     

    J'essaie de chercher la vérité dans ces yeux remplis de questions et de confusion.

     

    « ...qu'est-ce que tu veux faire ? »

     

    Phun prend un moment à me fixer dans les yeux avant qu'il ne se penche vers moi et ne me tire vers lui. Son visage, ces traits anguleux, se rapproche du mien. Je recommence à sentir le truc que j'ai ressenti l'autre jour.

     

    Ses lèvres orange pâles se pressent contre les miennes avant qu'il ne me murmure quelque chose.

     

    « Je te veux, Noh. »

     

    Si l'on choisit de laisser ce moment continuer sans avoir à se soucier des conséquences auxquelles nous pouvons faire face à l'avenir, serait-ce possible ?

     

    A suivre...

     

     

     


    4 commentaires
  •  

    Chapitre 16 : Ce n'est pas seulement nous.

     

     

    Je laisse Phun faire ce qu'il désire, ce n'est pas seulement ce qu'il veut mais ce que je veux aussi. J'arrête de me soucier de toutes les raisons, et de toutes les conséquences.

     

    Le baiser de Phun est craintif et émotionnel à la fois, tout comme la façon dont il me serre dans ses bras. Tous les deux nous laissons nos corps faire ce que nos cœurs ont envie de faire. Nous en sommes à un point où nous ne pouvons plus garder ces sentiments à l'intérieur. Rien ne peut nous arrêter.

     

    ..

     

    ..

     

    ..

     

    Je ne suis pas sûr de combien de temps a passé quand j'ouvre finalement mes yeux dans la chambre noire. Je suis revenu à la raison. Phun me serre étroitement dans son sommeil. Phun, cet ami qui a causé tant de tourments dans ma tête ces derniers jours.

     

    Je peux voir son visage endormi grâce au clair de lune qui brille. Ses longs cils caressent ses joues. Ces paupières cachent ses yeux, qui me brûlaient il y a quelques heures.

     

    Je peux dire par la respiration régulière de son nez, juste au dessus de ses lèvres naturellement colorées, que la personne qui m'enlace est dans un profond sommeil.

     

    Je fixe son visage avec des émotions mélangées. Mais le sentiment qui se démarque le plus est la peur.

     

    La douleur que je peux encore ressentir me rappelle que nous avons fait une impardonnable erreur. Je suis celui qui lui a dit d'ignorer toutes les raisons, d'arrêter de penser à ce qui est « bien », et que nous devrions oublier ce que nous sommes supposés être. Mais après quelques heures, je commence a réaliser que les choses que j'ai mentionnées ne peuvent simplement pas être faites.

     

    Celles qui hantaient Phun me hante maintenant comme si j'avais lu un mail d'une chaîne. Je suis face à la réalité de ce que m'a dit Phun, la réalité à laquelle je ne peux échapper. Phun et moi sommes tous les deux des mecs. Nous avons chacun notre propre petite-amie. Et encore plus important, nous sommes de bons amis et je ne veux pas détruire la relation qu'il y a entre nous.

     

    Personnellement, je ne sais pas quel genre de sentiments j'ai pour Phun. Phun lui-même ne sait pas non plus quel genre de sentiments il a pour moi. Je n'ose pas penser à la façon dont tout cela a commencé.

     

    J'ai peur que ça ne soit arrivé que par désir.

     

    Mais il y a quelque chose qui m'effraie encore plus.

     

    J'ai peur que cela puisse être plus que du désir. Plus qu'un simple attachement que nous avons l'un pour l'autre. Plus qu'une simple erreur que nous avons accidentellement faite. J'ai peur que cela signifie plus que toutes ces choses.

     

    Parce que si mon cœur fait ce pas dans le vide, je ne sais pas comment je serai capable de faire face à ça. Je ne sais franchement pas.

     

    « Oh... Noh ? Tu ne dors pas ? ».

     

    Heureusement, la voix de Phun interrompt le fil de mes pensées. Il bâille si largement que je dois m'éloigner un peu puisque je commence à avoir vraiment chaud.

     

    Mais Phun me laisse seulement un tout petit peu de place entre ses bras. On dirait qu'il veut continuer de me tenir comme ça.

     

    « Putain, il fait chaud.

    - Quoi ? Alors allume la clim ».

     

    Quel gros malin.

     

    Il s'étend pour attraper la télécommande et ajuste la température de façon à ce qu'il n'ait pas besoin de me lâcher.

     

    Il n'a jamais entendu parler du réchauffement climatique ?

     

    Je lui jette un regard agacé, mais la chambre est probablement trop sombre pour qu'il le voie. Phun étire un peu ses bras avant qu'il ne me tire en arrière dans une étreinte.

     

    « Tu veux qu'on passe par chez toi pour que tu prennes ce que tu as besoin pour l'école demain matin? » me marmonne-t-il comme quelqu'un qui est trop paresseux d' ouvrir sa bouche pour parler.

     

    « Bien sûr. »

     

    Il y a un changement dans ma voix sur lequel il reprend :

     

    « Quelque chose ne vas pas ? » me demande t-il ,maintenant complètement réveillé.

     

    « - Hum...

    - Qu'est-ce qu'il y a?

    - Tu penses que ce qu'on fait est mal ? »

     

    Je ne suis pas sûr que ce soit une question ou juste une déclaration que j'essaie de me dire à moi-même. Je peux voir une photo dans un cadre a côté du lit dans la chambre faiblement éclairée. C'est Phun et Aim ensemble.

     

    Phun se tourne et retourne le cadre avant de revenir m’enlacer. 

     

    « - Ne pensons pas à ça ce soir. On pourra en parler demain , Ok ? 

    - Mais... 

    - Arrête de parler. »

     

    Il me fait taire en utilisant ses lèvres avant de s'éloigner. « Il n'y a que nous ce soir. »

     

    Je ferme les yeux et accepte ses lèvres. J'embrasse le corps de Phun, qui est au dessus de moi et est pressé contre le mien. C'est un signal qui me dit que nous sommes sur le point de faire encore une fois ce que l'on a fait plus tôt.

     

    Je me dit de tout laisser derrière cette nuit. Et peu importe ce qui arrive demain matin, peu importe qui Phun et moi redeviendrons.

     

    Nous n'oublierons jamais cette nuit.

     

    * * *

    Les juniors de l'école jouent au Basket et au foot si fort que j'ai presque envie de passer ma tête par la fenêtre et de leur hurler dessus. (Je ne le fais pas car je suis trop paresseux.) Normalement, je ne serais pas si irrité, mais je ne me sens pas très bien et il faut calmer ces agitateurs bruyants.

     

    Je m'allonge sur la canapé dans notre salle du club tout en tordant un Rubic's Cube. C'est la faute de ce crétin de Ohm. Il m'a passé ce cube pour jouer cet après-midi. L'école est finie pour aujourd'hui et je n'ai terminé qu'un côté de ce truc. C'est trop fatiguant. Je me demande comment Keng peut être aussi fort à ça. Je ne comprends pas.

     

    Je continue à penser à ça tout en me sentant agacé. Mes hanches me font mal. Je ne sais pas comment résoudre un Rubik's Cube.

     

    Il n'y a personne d'autre ici dont la vie est aussi merdique que la mienne ?!

     

    « Mon dieu, tu as l'air super stressé. Tu as prévu de passer toute la journée à jouer avec ce truc P' ? »

     

    Je n'ai pas besoin de regarder pour savoir que ce commentaire narquois vient de Per. Cependant, je ne suis pas d'humeur à me disputer avec lui (je suis occupé, là), donc je marmonne une réponse qui lui fait savoir qu'il ne faut pas me déranger.

     

    J'avais tort de penser que cet enfoiré me laisserait en paix. Il attrape une guitare électrique et joue avec juste en face de moi sans se soucier de rien.

     

    « - C'est tellement chiant. La batterie de notre club est dans une conditions horrible donc personne ne peux jouer avec. Maintenant, je ne peux plus m’entraîner. 

    - Et alors ? »

     

    Il ne voit pas que que je suis occupé, là ?

     

    « Quand est-ce que la nouvelle batterie arrivera P'? »

     

    Il insiste en plus! J'arrête de jouer avec le Rubik's Cube et me tourne pour le regarder.

     

    « J'attends toujours d'avoir l'argent, t'as compris maintenant ? 

    - Mon dieu, mais P'Phun et toi êtes vraiment proches ces derniers jours, pourtant »

     

    Je n'aurais jamais cru entendre ces mots de ce mec-là.

     

    « - Attends, comment tu sais ça ? 

    - Tout le monde le sait! Vous êtes plutôt proches. Même vos petites-amies sont amies. »

     

    Oh, Je vois. Je pense que je vais m'écrouler de rire.

     

    « - Et alors ? 

    - Dis à P'Phun de vite nous donner l'argent alors ?

    - Quoi ?! Ce n'est pas aussi simple ! Tu attends de moi que j'aille au bureau du conseil des étudiants

    pour les voler sous la menace d'une arme ? »

     

    J'aurais fait ça si j'avais pu.

     

    Per a l'air un peu vexé après que je lui ai dit ça. Je comprends qu'il ait vraiment envie de s’entraîner, mais je ne sais vraiment pas comment faire pour que tout ça aille plus vite. Je ne pense pas que harceler Phun à ce sujet si souvent soit bon. Je continue à y penser alors que je recommence à résoudre l’énigme qui est dans ma main.

     

    Qui peut être cool à chaque heure ? Je suis une personne pas un personnage dans un drama à la télé.♫

     

    « Là ! P'Phun t’appelle ! »

     

    Quoi ?! Comment il le sait ?

     

    Je tressaille et attrape vite mon téléphone pour vérifier. Je jette presque le rubik's cube et le téléphone à la tête de Per.

     

    « Phun mon cul. Hey, Yuri. »

     

    Je maudis Per et je coupe la sonnerie quand je réponds à l'appel. Je doute de jamais réussir à résoudre le Rubik's cube que j'ai laissé tomber au sol.

     

    « -Tu es toujours à l'école, Noh ?

    - Dans la salle de mon club. Qu'est-ce qu'il se passe Yuri ? »

     

    D'habitude, Yuri ne m'appelle jamais à cette heure de la journée. Si elle veut m'inviter quelque part, normalement elle m'appelle avant la fin des cours donc je peux me libérer. Si nous n'allons pas traîner, alors elle appelle quand il est tard, avant que nous allions nous coucher.

     

    « Je...suis en face de ton école. Je dois te parler de quelque chose. Tu peux venir me voir une seconde ? »

     

    Je saute presque en dehors du canapé et oublie combien j'ai encore mal quand j'entends ces mots. Il y a une jeune fille toute seule devant une école de garçons ! Comment suis-je censé ne pas m'inquiéter pour elle ?!

     

    « Attends, j'arrive de suite. Ne va nulle part Yuri. », lui dis-je à la hâte avant de raccrocher et de me précipiter pour mettre mes chaussures qui sont à l'entrée de la salle.

     

    « C'est ta copine qui a appelé ? »

     

    Per me suit, l'air confus. Je hoche la tête avant de lui donner une tape sur l’épaule :

     

    « Prends soin du club. Je reviens dans un moment. »

     

    * * *

     

    Je marche et cours à moitié avec mes chaussures qui ne sont toujours pas attachées correctement, je traîne ma hanche endolorie tout le long du chemin jusqu’au portail de l'école. Yuri est debout en m'attendant comme je lui ai dit. Mais avec sa peau claire et son visage mignon, elle ne peut pas s’empêcher d'être dévisagée par les étudiants mâles d'ici.

     

    Je ne suis pas jaloux, je m’inquiète seulement de sa sécurité.-_-'

    Une fille adorable comme Yuri perdue dans un troupeau de jeunes types ? Ça ne peut pas être bon.

     

    « Pourquoi tu ne m'a pas appelé à l'avance pour me dire que tu allais passer ? Tu ne devrais pas faire des choses comme ça  »

    Je la gronde légèrement alors que j'arrive. Je propose de prendre son sac de cours puis nous quittons l'école. 0

     

    « Je suis désolée, j'étais pressée et j'étais au téléphone tout le long du chemin jusqu'à ton école  ».

     

    Ça semble un peu étrange, non ?

     

    « Il s'est passé quelque chose ? »

     

    « Noh... sais-tu ce qu'il se passe avec Phun ? »

     

    Je souhaiterais pourvoir disparaître à cette seconde précise.

     

    Les grands yeux ronds et noirs de Yuri me fixent comme si elle cherchait la vérité sur quelque chose. En réalité je ne sais pas ce qu'elle cherche ni pourquoi elle est si ambiguë.

     

    « - C'est quoi le problème avec lui ?

    - [Soupir]...

     

    Quoi ? Pourquoi ai-je un soupir à la place d'une réponse de sa part ? -_-' Je suis vraiment confus de la façon énigmatique dont elle agit. J'ai l'impression qu'elle veut dire quelque chose mais qu'elle est incapable de trouver les mots.

     

    « Quelque chose est arrivé ? 

    - Hum, Noh... Tu sais où était Phun la nuit dernière ? »

     

    J'hésite un peu à répondre car je sais très bien ce qu'il s'est passé la nuit dernière.

     

    « - P-pourquoi... ? »

    - J'ai dit à Aim qu'elle ne devrait pas me demander de venir te voir .Toi et Phun êtes amis .

    Vous vous couvrez l'un l’autre. Il n'y a pas moyen que tu me dises la vérité  ».

     

    A ce stade, je suis tellement déconcerté que je ne suis pas sûr de ce que je dois lui dire.

     

    Yuri arrête d'en faire tout un plat elle-même avant de me regarder. Elle verrouille son regard que je suis incapable d'éviter au mien.

     

    « S'il te plaît, Noh. Aim est vraiment inquiète a ce sujet. »

     

    Les lèvres de Yuri bougent si lentement que j'ai distinctement entendu et compris chaque mot de la phrase qu'elle a dite ensuite.

     

    « Peux-tu me dire avec qui Phun a couché la nuit dernière? »

     

    C'est comme si j'avais été frappé par la foudre quand j'ai entendu ces mots.

     

     

     

    A suivre...

     

     


    1 commentaire
  •  

    Chapitre 17 : Échappatoire

     



     

    « S'il te plaît Noh, Aim est vraiment inquiète à ce sujet. Tu peux me dire avec qui Phun a couché la nuit dernière ? »

     

    Ces mots tournent toujours dans ma tête et ils ne s’arrêteront pas de sitôt , même pas alors que je suis finalement rentré à la maison. Je place ma main sur mon front comme j'ai vu les acteurs le faire à la télévision. Cela n'aide pas du tout à enlever ce poids dans ma tête.

     

    « Ces derniers temps, toi et Phun avez souvent disparu de la circulation. Aim est très inquiète à propos de tout ça. Moi ça va , je suis juste inquiète pour mon amie. »

     

    « C'est bon si tu ne veux pas me dire ce qu'il se passe , Noh. Mais peux-tu s'il te plaît dire à Phun combien Aim est blessée ? Peut-tu lui dire d'arrêter de lui faire ça ? Phun et Aim sont un couple. Pourquoi ne va t-il pas vers elle à la place ? Pourquoi va t-il avec d'autre filles ? Pour qui prend-il Aim? »

     

    Mes yeux sont fermés comme si j'essayais de m'échapper de cette réalité. Mais comment le pourrais-je quand c'est quelque chose que je ne peux même pas voir et fuir. Ce sont ces mots qui ne cessent de se répéter bruyamment dans ma tête.

     

    « Le préservatif que Phun garde habituellement dans son portefeuille a disparu. Noh... Phun et Aim ne sont pas comme nous. Ils sont ensemble de cette manière. Phun ne peut pas traiter les femmes comme si elles étaient ses jouets. Je ne le laisserai pas faire. »

     

    « PUTAIN DE MERDE! »

     

    Je m'insulte moi-même et je balance le traversin à travers la pièce. Je continue à souhaiter que si je crie assez fort, je n'entendrai plus la voix de Yuri dans ma tête. C'est comme si quelqu'un continuait à rembobiner la scène encore et encore.

     

    Je ne suis pas fâché contre Yuri pour être venue me voir à ce propos. Je ne suis pas fâché contre Aim , qui est assise quelque part en pleurant toutes les larmes de son corps. Je ne suis même pas fâché contre Phun après avoir appris qu'il avait ce genre de relation avec Aim.

     

    Ce que je ressens c'est combien je me hais. Je suis la raison qui a fait que tout a tourné de cette façon. Je suis le connard sans aucune conscience.

     

    « Putain... »

     

    Je continue de m'insulter alors j'erre aveuglement dans ma chambre en saisissant des choses et les fourrant dans mon sac de cours noir.

     

    Ceci doit se terminer. Quoi qu'il arrive.

     

     

    * * *

     

    Je me demande si je suis venu à cet endroit plus de 8 fois au cours des 7 derniers jours . Je tends mon cou pour regarder l'immense maison en face de moi . Ensuite, je prends une grande respiration avant de sonner la cloche.

     

    Tante Noi se précipite pour me laisser entrer. Elle me donne un doux sourire tandis qu'elle me demande si elle peut m'aider avec le sac. Je ne me sentirais pas un vrai homme si je permets à cette vieille dame de porter mon sac, de sorte que je tiens à le porter moi-même. ^^

     

    Elle sort un long soupir quand que je refuse son offre. Puis elle me dit :

     

    « Khun Phun est à l'étage dans sa chambre, khun Noh . Si cela vous ne vous dérange pas, je ne vous accompagne pas . Je vais faire savoir à khun Pang que vous êtes ici »

     

    Hein? Pourquoi Pang a besoin de savoir que je suis ici , ma tante ? -_- Bon, je continue à oublier qui je suis censé être à chaque fois que je viens dans cette maison .

     

    Je suis tellement pathétique. Je fous en l'air la vie des gens pour 20,000 bath.

     

    Je traîne mon sac à dos avec un insigne dessus (je ne l'ai pas utilisé depuis la 4éme) sur le beau parquet. Je m'arrête devant une porte qui m'est devenue familière. Un air frais se dégage de la fente en bas de la porte qui me dit que le propriétaire de cette chambre est a l'intérieur avec la clim qui souffle, comme je le pensais. Cependant, avant que je n'aie une chance de frapper, mon téléphone se met à sonner.

     

    Qui peut être cool à chaque heure ? Je suis une personne pas un personnage dans un drama à la télé.♫

     

    Ce connard est probablement un médium.

     

    « Pourquoi tu m'appelles ? Je suis devant ta chambre. »

     

    Court et facile à comprendre. La personne à l'autre bout de la ligne raccroche rapidement avant que le porte s'ouvre.

     

    « -Eh ?! 

     - Bordel , pourquoi t'es si effrayé ? Tu regardais un porno? »

     

    J'ignore le regard surpris sur le visage de Phun et passe devant lui pour entrer à l'intérieur. Je jette le sac à dos dans un coin de la pièce avant de me diriger vers l'ordinateur qui est toujours allumé.

     

    Je plaisantais seulement avec lui. Il avait effectivement une page MSN messenger ouverte sur l’écran. Quand je me suis assis sur la chaise j'ai pu voir qu'Aim tapait quelque chose.

     

    Aim : Envoie moi un message quand tu est connecté, Yuri dit :

     Phun, est-ce que tu m'aimes toujours ?

     

    Ces lettres roses percent le centre de mon cœur, mais je me force toujours à rire. Je trouve ça drôle qu'Aim pose une question aussi bizarre. Si Phun ne l'aime pas, alors qui d'autre cela pourrait-il être... ?

     

    Je dois admettre que ça devient de plus en plus difficile d’esquisser un sourire à chaque fois.

     

    L'image de profil d'Aim est une photo d'eux deux. Il semblent qu'ils veulent montrer au monde combien ils s'aiment. Je fixe l'image un certain moment avant de commencer à réfléchir a qui je suis vraiment. Puis je tape sur le clavier pour dire quelque chose à Aim.

     

    SuperPhun dit :

     Bien sûr.

     

    « Hey, Noh ! C'est quoi ce truc ? » me crie Phun depuis un coin de la pièce, ce qui me fait tressaillir et me retourner pour le vois inspecter mon sac à dos.

     

    « Des vêtements que j'ai mis de côté pour les œuvres de charité. Mon dieu, que penses-tu que ce soit ? »

     
     

    Je ne peux pas croire qu'il m'ait posé cette question, c'est pas comme si il était aveugle. Je me re-concentre sur l'ordinateur. Je l'es déjà déconnecté pour me connecter à mon propre compte. J'étais supposer demander la permission ? Continue de rêver.

     

    Smack !

     

    « Ow ! »

     

    Il m'a frappé sur la tête !

     

    « Je demandais gentiment. Pourquoi tu joues au plus fin avec moi? Et regarde tu as déjà déconnecté mon compte e-mail aussi ? Pourquoi as-tu apporté ce sac ici, tu veux t'enfuir avec moi ou un truc dans le genre ? »

     

    Personnellement, je pense que c'est un mec plus intelligent que moi. Je frotte l'endroit où il m'a frapper , me sentant un peu contrarié.

     

    «- Ouais, amène-moi quelque part. 

     - Tu es sérieux? »

     

    Je ne peux pas croire qu'il soit si obéissant , parce-qu'à la seconde où je finis de parler, il aattrape rapidement les clés de sa voiture qui traînaient sur le bureau de l'ordinateur. Je les arrache de suite des ses mains.

     

    « - Mon dieu, je ne faisais que plaisanter ! 

     - Si tu veux y aller alors je t’emmène. Que penses-tu de Bang Sean. C'est assez proche ».

     

    Phun médite sur son idée alors que j'ai toujours peur . Je ne pensais pas qu'il serait d'accord si facilement .

     

    « Vraiment drôle. Frère Sakda fais passer un examen à ma classe demain »

     

    Cependant , Phun me fait un sourire en retour. Il n'est pas seulement tout sourire, mais il soulève également ses sourcils. Il commence à marcher pour attraper deux vestes dans son armoire.

     

    « Je ferai en sorte que tu arrive à temps pour passer ton test . Allons y! »

     

    Il jette mon sac à dos sur son épaule et me traîne par le bras . Comment puis-je ne pas faire une scène quand ceci arrive ?

     

    « Hey! Éteins l'ordinateur, la clim et les lumières dans ta chambre en premier! »

     

    Bien sûr , il ne m'écoute même pas.

     

    « Quelque d'autre le fera ».

     

    Ce mec exigeant ouvre la marche en sifflotant, complètement de bonne humeur. Son autre main me tire encore par le poignet et il semble qu'il ne va pas me lâcher. Je peux voir Phun sourire largement alors que nous faisons le chemin jusqu'en bas des marches et tombons sur Tante Noi qui se promenait par la.

     

    « Tante Noi, je sors avec Noh, d'accord? »

     

    Mais avant qu'elle ne puisse répondre, un visage espiègle apparaît derrière elle.

     

    «Où allez-vous, p'Phun ?! »

     

    -_- C'est nong Pang. Elle sort d’où? (J'ai eu peur, j'ai cru qu'elle était un fantôme) Il est tard, pourquoi n'es-tu pas au lit. (Je dois te discipliner) -_-

     

    Même si ma relation avec Phun est maintenant exactement ce que Pang avait espéré qu'elle soit, je ne suis toujours pas habitué à ça quand je dois lui faire face.

     

    «Je sors avec p'Noh ce soir . Je vais acheter des casse-croûtes pour toi sur le chemin du retour » dit Phun à sa petite sœur alors qu'il secoue sa tête.

    Je l'aurais frappé s'il était mon frère. (Arrête de jouer avec la tête de quelqu'un déjà). Cependant, nong Pang sourit largement .J'ai peur en pensant à quelle genre d'idée elle a en tête . -_-

     

    « Ah , prends soin de p'Noh , d'accord ? »

     

    Tu sais, tu peux essayer d'arrêter ton frère parfois! Nous avons école demain !

     

    Comme il n'y a personne sur son chemin, Phun continue à me traîner en sifflant joyeusement. Il est dans un meilleur état d'esprit maintenant. TT___TT

     

    Phun me traîne la où sa voiture de sport 2-portes est stationné. Il jette une veste sur mes épaules.

     

    « Dans le cas où nous rencontrions des patrouilles d'absentéisme ».

     

    Il me dit ça parce que je porte toujours mon uniforme d'école, short bleu et tout.

     

    « Putain, tu aurais pu me laisser changer mes vêtements en premier. » 

     

    Il rit à mes plaintes, il arrive à la poignée de la porte pour qu'il puisse l'ouvrir pour moi. Ne pensez pas que Noh laisserait ça se produire. (Hé hé). Je tends la main vers la poignée en premier pour monter à l'intérieur de moi-même. Je peux encore entendre Phun rire de moi (Putain, pourquoi il, rit ?) Il rentre du côté du conducteur.

     

    « C'est ta faute. Tu aurais pu changer tes maudits vêtements avant de venir me moi voir. »

     

    Je vais rester calme après avoir entendu cette phrase .

     

    Il a raison, cependant. J'étais tellement pressé. Mais moi , je voulais tirer le meilleur parti de chaque minutes ce soir.

     

    Phun tourne la clé pour mettre le contact et me regarde d'un air moqueur .

     

    « - Je te manquais tant que ça? 

     

    - ... »

     

    Je ne lui réponds pas et reste tranquille . Même si j'allais dire quelque chose , je n'en aurais pas eu l'opportunité de toute façon . Son bras puissant atteint mes épaules et me tire à l'intérieur.

     

    Phun place ses lèvres sur mon front . Il y a assez de force derrière cette action, c'est comme si avec ce baiser il voulait m'aider à comprendre ce qu'il ressent vraiment pour moi .

     

    « -Tu m'as manqué. Je n'ai pas pu te voir aujourd'hui . Tu n'étais pas à la salle de club quand je suis passé 

     - Quand es-tu passé? »

     

    Je détourne légèrement mon visage de lui . Phun se penche encore plus près de moi et m'embrasse sur la joue.

     

    « Ce soir. Je suis tombé sur un 3ème année et il m'a dit qu'on lui avait ordonné de rester et de prendre soin de la salle pour toi. 

     - Oh, c'est Per ». 

     

    Je regarde vers le bas en lui donnant une réponse . Je sais très bien pourquoi je n'étais pas dans la salle du club . Je me souviens de la conversation que j'ai eue et avec qui je l'ai eue.

     

    La pointe du nez de Phun continue de me frôler . Ses lèvres finissent par s'arrêter à l'endroit où les mienne sont . Nous restons comme ça pendant un long moment jusqu'à ce que finalement je le décolle de moi .

     

    «  - Alors nous allons à Bang Saen ou quoi?

     - Oh , c'est vrai. On y arrivera jamais si on reste dans cette position ».

     

    Il rit de lui-même avant qu'il ne me libère et retourne à la place du conducteur.

     

    « Je vois que tu marches normalement, ça ne te fait plus mal ? » me demande Phun en s’arrêtant à l'intersection de Thong Lor Road.

     

    Je lève les sourcils à sa question avant de répondre .

     

    « - Je vais mieux maintenant. Je finirai par être infirme si je reste au lit toute la journée. Et toi?

     - L'aspirine devrait aider », me répond t-il.

     

    Il glousse faiblement, je ne peux pas empêcher de rire longuement. Il attrape ma main et la pose sur le levier de vitesse avant qu'il commence à retracer espièglement l'arrière de ma paume avec son index.

     

    « Alors ... ça signifie que nous pouvons encore le faire ce soir ? » me dit-il d'une voix mignonne.

     

    Je ne veux pas me tourner et le regarder pour savoir quelle type d'expression perverse il a sur son visage.

     

    Je me tourne vers la fenêtre et regarde les lumières oranges qui bordent la route sur les deux côtés.

     

    « Uh-huh... »

     

    A suivre...

     


    4 commentaires
  •  

     

    Chapitre 18 : Rappelle toi.

     

     

    C'est vrai que Phun conduit assez vite, mais il est presque 22heures quand nous arrivons à voir la plage de Bang Saen. Lui et moi décidons de garer le voiture près d'un trottoir pour pouvoir prendre un dîner tardif dans un restaurant. Nous choisissons celui-la en particulier car nous voyons que beaucoup de clients sont des étudiants.

     

    « Il y a beaucoup de monde, je parie que la bouffe est bonne. »

     

    C'est ce que mon chauffeur me dit ce qui me fait faire un grand sourire. Ça veux dire que je ne suis pas le seul qui pense qu'un restaurant rempli est égal à de la bonne nourriture.

     

    Je devrais foutre ça dans la tronche de Ohm quand je serais rentré.

     

    (Il dit toujours que je suis bizarre à chaque fois que je lui dis ça. En quoi ai-je tort exactement?)

     

    Phun coupe le moteur, puis il vérifie que je porte bien ma veste avant d'ouvrir la portière de la voiture.

     

    Pour une raison étrange, j'ai l'impression que nous avons fait une grande impression quand nous avons passé la porte du restaurant. Tous les regards sont sur nous. Ça pourrait être à cause de l'uniforme avec les initiales de l'école dessus, plus le short bleu qui fait que les gens se retournent. Mais si j'y pense attentivement...

     

    Le mec avec qui je suis est trop beau -_-'

     

    Au fond, c'est une combinaison des deux. Un mec est beau et l'autre porte un uniforme d'école donc nous nous faisons remarquer. C'est simplement naturel que je me crispe quand je réalise que tout ces étrangers nous fixent. Cependant, Phun semble plutôt détendu. Je ne sais pas si il est conscient que tout le monde dans ce restaurant nous regarde.

     

    M'en fous. Je vais arrêter de m’inquiéter -_-'

     

    Une serveuse vient finalement nous aider à trouver une table après que Phun et moi avons tourné en rond pendant un long moment puisque nous n'arrivions pas à trouver des places. Je m'assieds mais je suis toujours confus , ce genre d'endroit est un restaurant ou un bar ? Je remarque que certaines cartes ne contiennent que des boissons et pas de nourriture. (C'est quoi ça?). Je me demande également si porter mon uniforme scolaire dans ce type de lieu est bien ou non.

     

    Je trouve la réponse à ma question quand je vois que les étudiants de la table d'à coté portent leurs uniformes et demandent des bières -_-'.

     

    La voix de quelqu'un qui commande de la nourriture interrompt le fil de mes pensées .

     

    «  Nous allons prendre... une salade de porc épicée , une salade de viande hachée épicée , des tendons de poulet frit , des craquelins aux piment croustillants , et une bouteille de Heineken » .

     

    Putain celui-là. Je pensais que ces plats sonnaient bizarre. J'étends mon bras et frappe la tête de cet étudiant modèle.

     

    « - Commande-moi de la vraie nourriture ! Putain de merde ! 

    - Eh ?! Tu n'a pas encore mangé? 

    - Non... »

     

    Quand étais-je supposé trouver le temps de manger ? J'étais trop occupé à parler avec Yuri ce soir. J' étais d'humeur à ne rien faire quand je suis rentré à la maison puisque j'étais trop troublé. Alors j''ai fini par emballer des affaires dans un sac et aller chez Phun. Au début, je pensais juste que j'allais passer la nuit là-bas. Mais le propriétaire de cette maison a décidé de m’embarquer jusqu'ici. Tu parles que je suis verni, lorsqu'il s'agit de voyager.

     

    « Commande autre chose alors. » me dit Phun en me passant le menu malgré le fait qu'il ne l'a jamais ouvert ni regardé à l'avance.

     

    Alors pourquoi l'a t-il gardé pour lui au départ ? Je ne comprends pas ça non plus.

    Je me gratte la tête en regardant le menu pendant exactement deux secondes.

     

    « - Du riz frit... c'est tout. 

    - C'est fou à quel point tu es créatif , Noh. »

     

    Ce crétin a le courage de dire quelque chose. Bien, à qui la faute ?

     

    « Tu as nous a déjà commandé de la bière, bordel qu'es ce que je suis censé ajouter ? Ça va bien ensemble. Voilà tout, p ' ».

     

    Je rends le menu à la serveuse avec un petit sourire. C'est suffisant pour qu'elle soit séduite. Hé, hé . Parfois, nous les gars avons besoin de temps en temps de mettre notre art de séduction en pratique.

     

    «C'était quoi ce sourire ? Tu était en train de flirter avec elle? »

     

    Ce crétin veut commencer une autre dispute avec moi .

     

    « Putain, de quoi tu parles? Je meurs de faim. Tout le monde n'est pas repus et content comme toi. »

    - Exactement »

     

    Hum. Il ne jouait pas autant au malin quand nous n'étions pas proches, si? Mon dieu , je ne devrais pas laisser ça se produire. J'ai une expression irritée sur le visage , je tape sur la table avec le bout de mes doigts en rythme avec le groupe qui joue dans le restaurant.

     

    Ce restaurant a un groupe en live. Ils jouent de la musique de variété comme tous les autres petits groupes le font. Je compte environ 5 membres en tout. J'ai envie de me lever et de me joindre à eux sur scène. Oh, en parlant de jouer d'un instrument, cela me rappelle quelque chose.

     

    «Je suis allé au bureau du conseil des étudiants pour déposer la proposition de la fête de Noël, vers midi, mais je ne t'ai pas vu. 

    -Hein? C'est pas comme si je travaillais comme garde de sécurité dans ce bureau. Il était midi, je devais être parti chercher un déjeuner! »

    Oh, donc en gros je viens de poser une question stupide ? Ça me fait chier. Je suis pas d'humeur à discuter avec lui, en plus je suis déjà affamé.

     

    Je lui fais un sourire faux pour me moquer de lui et me force à rire.

     

    « Hé, hé. Alors, la nourriture à la cafétéria du couvent est bonne, Khun (1) Phun ? »

     

    Je voulais seulement dire ça comme un sarcasme inoffensif. Je ne savais pas que cela surprendrait réellement Phun.

     

    « Elle est bonne ... ».

     

    Phun me donne cette réponse courte et se tait . Je fronce les sourcils et commence à réfléchir.

    Donc Aim a dû découvrir ce que Phun a fait quand ils ont déjeuné ensemble.

     

    « Je suis tombé sur ton junior au couvent .Celui qui est en 4ème ».

     

    Il continue à me raconter des banalités alors qu'il se retourne pour prendre notre premier plat, la salade de porc épicée , à la serveuse. L'odeur piquante du citron me titille le nez. Je me noie dans ma propre salive et j'ai encore plus faim.

     

    Je lève ma fourchette avec l'intention de la piquer dans un des bouts de porc avant de poursuivre la conversation.

     

    « Oh, Per va généralement là-bas et déjeune avec certaines des filles ». 

     

    Mais comme j'étais trop occupé à parler, Phun a été plus rapide que moi, il arrache le morceau de porc devant mes yeux et le fourre dans sa bouche.

     

    « Trou du cul. »

     

    Je n'ai pas pu m'en empêcher.

     

    « Ouais, je voulais dire que je tombe sur à lui chaque fois que je vais là-bas, haha ».me dit-il en mâchant le morceau de porc qui était légitimement le mien. Bientôt, le reste des plats que nous avons commandés commencent à arriver à notre table avec une bouteille de bière.

     

    « C'est naturel pour les membres de mon club d'être séduisants tout comme leur président ». J'ai eu l'opportunité de le surpasser donc je l'ai prise. Il ne peut pas s'empêcher de ricaner.

     

    « Probablement pas aussi séduisant que moi ». 

     

    D'accord, il faut être sans vergogne pour admettre ça. Je lui jette un coup d'œil et il lève un des ses sourcils d'un air moqueur.

     

    « Je suis d'accord, ce qui explique pourquoi cette vielle dame meurt d'envie de te ramener à la maison ».

     

    J'avais remarqué que cette étudiante près de notre table regardait mon ami avec des yeux de braise depuis un long moment maintenant. Je faisais semblant de ne pas le voir car je pensais que ce serait plus sûr de cette façon.

     

    « Il y en a une derrière toi aussi », rétorque Phun avec un sourire. Je pense que ça aurait été mieux s'il n'avait jamais rien dit. Hé hé. Je hausse les épaules pour lui montrer que je n'ai pas prêté attention à ce qu'il a dit avant de me servir un verre de bière, pour me rincer la bouche.

     

    La mousse atteint rapidement le sommet du verre me forçant à prendre une gorgée à la hâte avant qu'il ne déborde. Je réalise qu'il y a un sombre sentiment qui provient du côté gauche de ma poitrine.

     

    Je n'aime pas quand ça arrive. C'est comme s'il y avait quelque chose qui m'empêchait de rire et de sourire joyeusement. Je peux faire le malin avec Phun en lui jetant quelques insultes ce qui fera qu'il aura l'impression que tout est parfaitement normal. Mais au fond, la vérité c'est que je mets un masque pour lui cacher ma tristesse. Je la masque même si je sais qu'il n'y a aucun moyen possible d'y échapper. Mais tout du moins, je suis capable de me fourvoyer en pensant que je vais bien, même si c'est seulement pour un moment.

    Notre conversation s' apaise et Phun continue à siroter son verre de bière tranquillement et cesse d'essayer de m'énerver. Je le guette du coin de l’œil et vois que ses yeux semblent être terriblement ternes et vacants. Parfois, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce que le propriétaire de ces yeux pense.

     

    Je repense au baiser de Phun dans la voiture. Il paraissait si triste, comme s'il voulait implorer que quelque chose se produise. Je ne sais pas si cela est juste mon imagination, mais il semble que Phun a beaucoup de choses en tête, tout autant que moi.

     

    La triste mélodie de la chanson « Thank You » continue de se jouer comme je continue à serrer mon verre de bière. Si l'on devait me prêter attention, je ressemblerais probablement à un vieil oncle (2) dont le patron aurait réduit son salaire (que vous pouvez voir en visitant les terrasse des bars). Phun pense probablement la même chose alors il décide de prendre mon bras pour m'arrêter avant que je finisse mon cinquième verre comme si je buvais en non-stop.

     

    « Yo! Tu n'a même pas encore mangé, Tu te souviens ?! Est-tu en train d'essayer de tuer ton estomac comme ça? ».

     

    Comme je le pensais, il me gronde et m'arrache le verre de la main. Hé hé. J'ai entendu dire que tu étais celui qui a commandé ça ? Maintenant, tu essayes de me faire arrêter de boire? Hé hé. Connard.

     

    Je hausse les épaules de façon provocante et finis par boire un verre d'eau pour me racler la gorge avant de commencer le grand plat de riz frit. Pendant ce temps, Phun semble être heureux avec ses tendons de poulet frit.

     

    « Yuri a fait tout le chemin jusqu'à l'école pour me voir, j'étais vraiment inquiet ».

     

    Je commence une autre conversation pour briser le silence de notre table (même avec le groupe qui continue de jouer en arrière-plan). Je remarque qu'il tressaille une seconde. Je suppose qu'il était perdu dans ses propres pensées lui aussi.

     

    Il y a un petit flash dans les yeux de Phun, puis il fait lentement son sourire habituel.

     

    « - Oh vraiment? Qu'est-ce qu'il s'est passé?

    - Tu devrais mettre en place une norme pour les tondus de notre école. Ils étaient tous ébahis devant Yuri. Si j'étais arrivé un peu plus tard, elle aurait pu s'être fait enlevée ».

     

    Je me plains auprès lui pendant je mâche la nourriture dans ma bouche. Je continue à entendre la personne assise en face de moi éclater de rire de temps en temps.

     

    « Tu les appelles tondus , comme si tu n'avais pas la même coupe qu'eux ».

     

    Oh, ce connard! Je m'en fous s'il m'insulte, mais il me claque la tête aussi ? Voilà comment une dispute commence.

     

    Je pousse rapidement sa main .

     

    « Ça s'appelle un skinhead , connard ! 

    «T'es shooté ou quoi ? C'est pas un putain de skinhead . Pourquoi as-tu soudainement amené Yuri de toute façon? »

     

    C'est vrai , pourquoi l'ai-je fait ? Je ne veux pas vraiment lui dire que Yuri est venue me parler de lui .

     

    « Je ne sais pas. Alors, comment ça se passe entre toi et Aim ?»

     

    Je pense qu'il serait plus intelligent de changer rapidement de sujet . Je n'avais pas vraiment l'intention de poser une telle question avec tout ce qu'elle implique , mais ça l'a pris par surprise.

     

    «Couci-couça... »me répond Phun d'une voix faible.

     

    Il fait une pause pendant un moment avant de continuer.

     

    «Je suis encore beau et elle est encore sexy comme toujours ».

     

    Oh, ce putain de trou du cul! Je commence à te haïr maintenant!

     

    Je ne sais pas quoi dire d'autre (puise qu'il se trouve que c'est la vérité) donc je fais semblant de m'étouffer avec le riz et de boire un peu d'eau . Je lui fais un doigt d'honneur mais il se moque de moi , comme s'il était vraiment heureux de ça. Cela m'irrite encore plus .

     

    Je dois te poignarder dans les yeux.

     

    Je mets mon verre d'eau vide sur la table avant que de ramasser mes couverts pour continuer à manger. Cependant, je laisse une phrase glisser hors de ma bouche.

     

    « C'est bien. Je craignais que tu oublies l'avant maintenant que tu as essayé l’arrière. Hahaha ».

     

    Je ris. Je ris. Même si ce n'est vraiment pas drôle du tout. Je ne ris pas à l'intérieur. Il y a des rires qui viennent de moi, mais ils ne sont pas réels. A l'intérieur, c'est comme s'il y avait un millier de couteaux qui poignardaient mon cœur.

     

    Plus je ris, plus je me rends compte que je suis vraiment pathétique ... voilà tout.

     

    « Hé hé ».

     

    Phun s'oblige à rire avant de se pencher pour verser un peu plus de bière dans son verre qui est presque vide.

     

    Mais ensuite, il dit les mots suivants, sans émotion dans ses yeux.

     

    « Non, je n'oublierai pas... »

     

    Il y a une vive douleur qui traverse tout mon corps de mes orteils jusqu'à mon cœur quand j'entends ces mots. Je lève un de mes sourcils, comme quelqu'un qui accepte ce fait.

     

    Vous voyez ? Quand je vous dis que je suis le stupide idiot qui gâche tout ici?

     

    A suivre...

     

     

    (1) En thaï « khun » est une marque de respect que l'on place devant le nom d'une personne que l'on ne connaît pas ou qui est plus haut placée dans un ordre hiérarchique. C'est un peu l'équivalent de « monsieur ». En l'occurrence, Noh l'utilise pour se moquer de Phun.

     

    (2) En Thaïlande, on qualifie d' « oncle » tout homme plus âgé que soi, avec qui on n'a pas de liens de famille. Idem avec « tante » pour les femmes.  


    4 commentaires
  • Chapitre 19 : Il le faut

     

    Phun et moi étions déjà complètement pétés quand on a terminé tous les plats et fini notre bouteille de bière. A quel point ? Eh bien, la dernière heure avant que nous quittions le restaurant, je suis monté sur la scène et ai montré mes compétences en tant que président du club de musique en organisant un mini concert avec le groupe. Nous avons joué 12 chansons (oui, une douzaine). Je jouais de la guitare, je chantais, je jouais du clavier, de la batterie, et même de la basse. J'ai joué de tout. Sans me vanter, je peux jouer toutes sortes d'instruments traditionnels thaïlandais, instruments de musique, et instruments d'orchestre. Qui d'autre peut avoir le titre de président du club de musique ? Hahaha. (Mais je n'aurais pas fait toutes ces choses si je n'avais pas été aussi bourré. En y repensant, c'était tellement embarrassant.)

     

    Nous avons déjà fait un énorme buzz quand nous somme entrés dans le restaurant, mais nous en avons fait un encore plus grand quand nous en sommes partis. Hahaha. Nous avons quitté le restaurant avec les étudiantes qui criaient pour nous et qui étaient à peine capable de se tenir assisses. Les chansons que nous avons jouées ont changé le concept de ce restaurant ordinaire en un petit bar en un clin d'œil. Ben quoi, chaque table avait des boissons. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce qu'on joue de la musique de variété, ou des personnes auraient dormi.

     

    Il était presque minuit au moment où nous avons demandé notre addition et nous avons appris que le propriétaire avait pris plus de la moitié hors de notre facture. Heh, je me demande qui est responsable de cela. Entre moi dans mon short bleu donnant un mini concert pour les dames de Bang Saen et Phun, qui est si impressionnant visuellement que toutes les tantes et les étudiantes devaient appeler leurs amis afin qu'ils puissent venir le voir par eux-mêmes.

     

    En tout cas, nous nous dirigerons loin du restaurant avec de grands sourires sur nos visages. Phun prend son temps et conduit sa Honda deux portes le long de la plage avec le toit ouvert donc je suis en mesure d'apprécier pleinement la magnifique lune.

     

    Je me sens tellement heureux que je souhaite que cette nuit ne prenne pas fin. Même le jeu « trouver les différences » a une option pause. Pourquoi la vraie vie ne peut pas avoir ça aussi?

     

    Je jette un coup d’œil à Phun dont le visage est tout sourire aussi.

     

    Nous avons roulé près de la plage pendent un moment et nous avons terminé environ 3 ou 4 canettes de bière que nous avions acheté à 7-Eleven avant de finalement arriver dans un hôtel. Malgré le fait qu'il est assez cher par rapport aux normes de Bang Saen, la Carte Gold Visa de Phun n'a pas de problème avec ça.

     

    «Je te rembourserai quand j'aurai l'argent. », lui dis-je en tapotant son épaule deux fois quand nous allons vers la chambre.

     

    Je peux entendre son rire avant qu'il ne me frappe la tête.

     

    Tu te rends compte que si je pisse sur le lit, alors tu sera mouillé aussi , salaud?

     

    « Ne t’inquiète pas, je vais le prendre sur le budget de ton club ».

     

    Quoi ?! C'est pas cool! Je fais une grimace à Phun qui sifflote et fais semblant de ne pas me prêter attention, quand il déverrouille la porte avec le numéro 17. Si j'avais pu balancer mon sac à dos et le frapper à la tête, alors je l'aurais fait. Mais le sac à dos est trop lourd et je ne voulais pas me blesser les bras.

     

    Waaaah ~ C'est tellement agréable! ~" Au moment ou la porte s'ouvre, je jette le sac à dos au sol et me précipite pour ouvrir la baie vitrée du balcon et laisser la brise de la mer me parcourir le corps. Pendant ce temps, Phun est trop occupé à verrouiller la porte correctement. Je ne sais pas s'il a peur que quelqu'un fasse irruption ou plutôt que j'essaye de m'échapper.

     

    Je me tiens sur le balcon et profite de respirer profondément la brise de la mer pendant un court moment avant que je ne sente une paire de bras chauds venant de derrière moi me serrer autour de la taille. Je peux deviner le visage de quelqu'un posé sur mon épaule. Je regarde Phun avant que je ne hausse les épaules afin de faire rebondir son visage, juste pour le fun.

     

    « Hey! Nous venons juste d'arriver ici et tu veux déjà le faire ? Pas question, pas moyen. Obsédé ». Je ne le pensais pas vraiment, je voulais juste lui chercher des noises. Hé hé.

     

    « C'est toi, l'obsédé, je n'ai encore rien fait ».

     

    Bien sûr, il a une réplique. Mais sa voix est étouffée parce que son visage est toujours enterré dans mon épaule. Je me moque de sa réponse je baisse mes mains qui étaient sur la balustrade du balcon à l'endroit où sont celles de Phun afin que je puisse les tenir.

     

    « Alors, quel est le problème? »

     

    Tout allait bien donc il doit y avoir une raison pour qu'il fasse ça.

     

    « On peut rester comme ça pendant un moment ...? »

     

    La voix de Phun semble si fragile, ça me fait réaliser qu'il est temps d'arrêter de faire le malin avec lui. Je penche ma tête pour me reposer sur la sienne et reste immobile, lui permettant de me tenir aussi longtemps qu'il en a besoin.

     

    « Mais si je commence à avoir une crampe dans les jambes, alors ça sera de ta faute.»

     

    * * *

     

    Je pourrais être marron, je pourrais être bleu, je pourrais être un ciel violet

     

    Beaucoup de temps a passé depuis que nous sommes sur le balcon à nous tenir avant que le téléphone noir de Phun commence à faire du bruit ce qui met fin au silence. Je me retourne pour voir le portable Nokia vibrant sur la table au milieu d'autres objet qu'il avait laissés là-bas.

     

    «Je oublié de l'éteindre...? »

     

    Il se plaint de lui-même à voix basse juste à côté de mon oreille avant qu'il ne lâche ma taille. Cela me rappelle la conversation avec Yuri plus tôt ce soir.

     

    Mes yeux suivent le dos de la personne portant une chemise verte kaki marchant vers l'endroit où est le téléphone. Mais il ne semble pas que Phun ait l'intention d'appuyer sur le bouton pour répondre.

     

    «Hey! C'est le bouton pour l'éteindre! Abruti!»

    Je lui crie dessus quand je remarque qu'il a toujours le doigt sur le bouton qui éteint le téléphone au lieu du bouton de réponse. Je me précipite et le frappe sur la tête pour le secouer. Il me frappe immédiatement sur le front en retour.

     

    «Parce que je l'éteins, mon dieu.»

     

    Mais ne pense pas que je vais laisser passer ça facilement. En fin de compte, nous nous battons pour le téléphone portable, le tirant d'avant en arrière entre nous (alors qu'il sonne toujours). J'arrive à avoir un aperçu de l'écran. Il affiche une photo de Aim. J'ai une douleur bizarre tout d'un coup.

     

    « Aim t'appelle ,pourquoi tu l'éteins »

     

    Le propriétaire du téléphone évite rapidement mon regard.

     

    Pourquoi tu ne m'aimes pas ? Pourquoi tu ne m'aimes pas ? Pourquoi tu ne dégages pas?

     

    Le téléphones lâche ces dernières phrase avant qu'il ne s'arrête enfin. Phun saisit cette occasion pour l'éteindre rapidement.

     

    Qui peut être agréable à toute heure? Je suis une personne, pas un personnage dans un drama à la télévision

     

    Je regarde mon iPhone qui est à côté de mon sac à dos sonner, je trouve ça drôle.

     

    « Le mari s’enfuit loin de la femme, et tout le monde essaie d'entrer en contact avec lui. Hé hé ».

     

    Alors que je me dirige vers mon appareil pour répondre à l'appel de Yuri, Phun, qui est aussi rapide qu'un singe, l'attrape et l'éteint. Il ignore mes objections et me laisse debout ici avec ma bouche ouverte.

     

    « Hey, tu ferais mieux de faire gaffe! C'est mon téléphone ».

     

    Il y a une pointe de colère dans ma voix.

    Qui donc lui a appris des manières aussi terribles?

     

    Mais il semble que mes protestations n'aient pas d'incidence sur Phun de quelque façon que ce soit. Son visage est totalement inexpressif, il jette négligemment mon téléphone sur le lit. Je suis sur le point d'ouvrir la bouche pour lui hurler dessus quand il me saisit et me serre très fort.

     

    J'aurais résisté si ses épaules ne tremblaient pas tellement que ça m'alarme.

     

    « Quel est le problème, Phun? »

     

    La voix de la personne tremblante qui me serre est rauque.

     

    « - Ça peut être juste nous ce soir ...? Ne parlons de personnes d'autre ... 

    - ... »

     

    Je regarde la tête de la personne qui me tient étroitement avec tant d'émotions contradictoires. Même si je me sens léger dans ma poitrine, il y a une tonne de pensées qui se déchaînent dans ma tête. J'essaye d'aller de l'avant, mais je sens que je ne peux pas voir autre chose qu'une impasse.

     

    À vrai dire, je suis l'autre personne dans cette situation. Phun et moi ne pouvons même pas utiliser le mot «nous». Il ne se passe rien entre lui et moi. Il ne devrait pas se passer quelque chose entre lui et moi. Et il n'y aura jamais rien entre lui et moi. Peu importe ce que Phun ressent pour moi ou ce que j'éprouve pour lui. Peu importe combien ces sentiments existent, tout ce que je peux voir en face de moi c'est Phun et Aim, qui sont censés être plus heureux qu'ils ne le sont à l'heure actuelle.

     

    Je l'enlace fermement, mais ça me blesse tellement que j'ai l’impression d'étreindre un durian. Plus je le serre, plus j'ai mal. Ça me fait si mal que je ne suis pas sûr de combien de temps je peux continuer à le tenir comme ça.

     

    « Tu ne devrais pas avoir des problèmes avec Aim à cause de moi ... sérieusement ».

     

    Voilà ce que je veux le plus lui dire en ce moment.

     

    Phun secoue la tête qui est toujours enfouie dans ma poitrine.

     

    « Je ne vais pas avoir des problèmes avec Aim à cause de toi. Mais j'en aurai parce que c'est de ma faute ».

     

    Sa voix tremble et est remplie de confusion. C'est comme si ça venait de quelqu'un qui ne sait plus quoi faire. Les bras qui sont autour de moi tremblent. Ils me montrent l'état d'esprit actuel de leur propriétaire.

     

    Je sais que je ne devrais pas empirer les choses pour lui.

     

    « Quel ... genre de problèmes vas-tu ... avoir? »

     

    Je veux connaître la réponse. Mais il garde le silence pendant un moment avant qu'il ne commence à parler.

     

    « -Je suis un connards, putain. J'ai déjà Aim mais je reviens encore vers toi.

    - Les vrais connards ne se donneraient pas la peine de s'appeler eux même des connards. Allez, asseyons-nous et parlons, d'accord? »

     

    Je soupire, le lâche et le pousse à prendre place sur le lit.

     

    Phun serre les lèvres très fort et fixe les draps du lit. Il refuse de lever la tête pour me regarder.

     

    « - Hé... Je suis ... désolé.

    - Pourquoi tu es désolé? Dis moi tout.

    - Aim et moi ... on a couché ensemble... »

     

    Ces mots ont fini par sortir. Malgré le fait que je le savais déjà, les entendre de Phun me coupe dix fois plus profondément que lorsque je les ai entendus de Yuri. Ils m'ont frappé comme une brique et je me sens engourdi par une immense douleur. Je détourne les yeux pour seulement un court instant avant que je ne repasse à son visage.

     

    « Ok ... quoi d'autre? »

     

    Phun prend une respiration profonde, mais cette fois, il lève la tête et verrouille ses yeux dans les mien.

     

    « Mais je ne peux toujours pas résister ... quand je suis avec toi ».

     

    Tout ce que je vois, ce sont ses yeux angoissés. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si Phun peut voir la même chose dans mes propres yeux.

     

    Ces lèvres continuent de se déplacer, même si je commence à penser que je ne veux plus entendre ce qu'il a à me dire.

     

    « Je ne peux pas laisser Aim. Mais avec toi, je me sens ... Je ne sais pas quoi faire ».

     

    A ce stade, Phun regarde vers le bas et serre les draps du lit. Je place doucement ma main sur son poing.

     

    Parce que je sais que je dois être celui qui doit le faire.

     

    «Écoute-moi ...»

     

    C'est le défi le plus difficile auquel j'ai jamais été confronté de toute ma vie.

     

    « Aim est une fille. Tu ne peux pas la quitter après avoir eu ce genre de relation avec elle. Tu dois revenir en arrière et prendre soin d'elle. Je suis un gars. Je n'ai rien à perdre ».

     

    Je pensais que ce que je disais était complètement normal et logique, mais Phun secoue sa tête si vite, comme s'il écoutait une histoire de fantôme.

     

    « Noh ... arrête de parler ...»

     

    Il y a un soupçon d'intimidation dans sa voix, mais je me rends compte que je ne peux pas lui céder. Je continue à faire face à ce défi fatigant en lui faisant un sourire.

     

    « Va trouver un peu de glu et tu pourras coller mes lèvres alors. Laissons juste les choses entre nous s’apaiser. Ça ne m'inquiète pas », lui dis-je avec un sourire en regardants son visage.

     

    La bouche de Phun est ouverte comme s'il voulait argumenter, mais il est trop lent pour moi.

     

    «Je vais te le dire à nouveau. Je ne suis pas une nana, salaud ».

     

    Il saisit immédiatement mes poignets.

     

    « Noh, tu ne comprends pas que ça n'a rien à voir avec ça? Ça n'a rien à voir avec qui est qui. Ça a à voir avec ce que j'ai fait. Noh, Tu ne comprends pas ça ?!»

     

    Ses yeux me fixent si profondément que j'ai trop peur de regarder ailleurs. Je regarde dans ces yeux noirs et ternes qui sont tout à coup si familiers. Les lèvres de Phun continuent de se déplacer.

     

    « Après toutes les choses qui se sont produites entre nous ... s'il te plaît ne me dis pas que tu vas juste partir ... »

     

    Je me libère rapidement de sa poigne me force à rire désespérément.

     

    « Hahaha ... toi mon dieu. N'agis pas comme un gentleman. Convertis-toi à l'Islam comme ça tu pourras avoir plusieurs épouses ou un truc dans le genre? »

    J'ai l'impression que toute mon énergie a quitté mon corps, mais je dois encore continuer à parler.

     

    « Et n'oublie pas que j'ai déjà une petite amie aussi. Je suis sacrément débordé avec le tournoi de football en ce moment. Même Earn veut que le groupe l'aide pour un tas de trucs. Du coup, je n'ai pas de temps libre pour accepter le poste de « l'autre personne que tu vois ». C'est tellement épuisant et je n'ai même pas eu mes heures supplémentaires rémunérées ». 

     

    N'était-ce pas drôle? Mais il ne rigole pas. Je force un petit rire pour qu'il l'entende même si je suis sur le point de fondre en larmes.

     

    Je peux lire ce qu'il veut me dire dans ses yeux.

     

    Et je sais que Phun peut lire ce que j'essaye de lui dire dans les miens aussi.

     

    Je suppose qu'il n'y a rien d'autre dont on doive discuter à voix haute .

     

    Phun et moi restons immobiles à fixer le visage de l'autre . J'ai atteint mes limites. Je ne peux pas le supporter plus longtemps.

     

    «Phun !»

     

    Je hurle son nom et je me jette sur lui pour l'enlacer fermement. Il met timidement ses bras autour de moi. En ce moment, je n'ai pas une once de force.

     

    Je peux seulement entendre la voix d'une personne égoïste dans mon cœur disant que je ne veux pas laisser Phun partir.

     

    « - Noh…? 

    -Hey…»

    - Qu'es qu'il y a ?

    - S'il te plaît ne me lâche pas ... au moins jusqu'à demain matin? »

     

    Ça prend si peu de temps de tomber amoureux, alors pourquoi c'est une telle torture quand il est temps de se dire au revoir ?

     

    A suivre...

     


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique